Pier Francesco Orsini est né en Italie, à Gravina dans la région des Pouilles, non loin de Bari, en 1649. Il est fils de Ferdinand III, duc de Gravina. Aîné de six enfants, il devient très tôt orphelin de père, il hérita du duché, qu’il gouverna, sous la tutelle de sa mère. Dès l’enfance, il ressentit la vocation à la vie religieuse, mais dut faire face à l’opposition de sa famille. Pour connaître l’Italie, il fait un voyage à Venise. Et c’est là qu’il entre dans l’Ordre des frères prêcheurs (dominicains), dont il reçoit l’habit en 1668, sous le nom de Frère – Fra’ – Vincenzo Maria.
Ordonné prêtre en 1671, il devient cardinal un an plus tard en 1672, à l’âge de 23 ans. Il assume les responsabilités de préfet de la Congrégation du Conseil et de membre de plusieurs congrégations jusqu’à sa nomination comme archevêque de Manfredonia, dans la région des Pouilles en 1675.
En 1680, il est nommé archevêque de Cesena, dans la région d’Emilie-Romagne, puis en 1686 il est transféré au siège de Bénévent, en Campanie. Dans ces trois diocèses, il mène d’importantes réformes, fait reconstruire les cathédrales et se fait connaître par sa charité envers les pauvres.
Le 7 mars, 1724 le pape Innocent XIII meurt. Le conclave dure près de trois mois, puis les cardinaux élisent, le 29 mai 1724, Vincenzo Maria Orsini, qu’ils considérent déjà comme un saint. L’archevêque de Bénévent tente bien d’échapper à cette charge, il plaide, en vain, son incapacité et son indignité. Il prend le nom de Benoît XIII, affirmant ainsi l’illégitimité d’un précédent Benoît XIII, antipape d’Avignon de 1394 à 1417.
Son élection ne change pas ses habitudes monastiques: favoriser la piété, l’humilité, la simplicité, le détachement de la vanité, la charité envers les pauvres, la vie frugale. Il réduit la cour pontificale, le nombre des chevaliers et des gardes suisses, et ses propres escortes. Il conserve son habit d’un tissu ordinaire et il se fait apporter son lit de religieux. Il accentue au sein de toute l’Eglise la nécessité de la piété, de l’humilité, et de la simplicité. Il oblige notamment les cardinaux à résider dans leurs villes, plutôt qu’à Rome, et s’efforce de corriger les mauvaises mœurs.
Il interdit au clergé le port de la perruque et menace d’excommunication quiconque s’adonne aux jeux de hasard, tout en allégeant les peines de ceux qui font usage de tabac dans certains lieux de la basilique vaticane. Dans le même temps, il défend aux prêtres de se prosterner devant lui.
Face aux jansénistes, il adopte une position éclairée en reprenant les condamnations de la bulle de Clément XI, Unigenitus (1713), tout en s’efforçant d’en rejeter les interprétations excessives.
Sous son pontificat l’activité missionnaire connaît un essor remarquable. Franciscains, capucins, dominicains et jésuites se répandent en Amérique et en Asie. Benoît XIII s’éteint le 21 février 1730, à l’âge de 81 ans, après six ans de pontificat. Il est d’abord inhumé dans la basilique Saint-Pierre à Rome, avant d’être transféré dans l’église dominicaine de Sainte-Marie sur la Minerve, selon son propre souhait.
Après la clôture de la phase diocésaine, la Congrégation pour les causes des saints devra se saisir du dossier et reconnaître, ou non, le caractère héroïque des vertus humaines et chrétiennes de ce pape. (cath.ch/imedia/zn/mp)
Maurice Page
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