Les lignes directrices pour la célébration des sacrements avec les personnes et avec les familles considérant ou choisissent la mort par suicide assisté ou l’euthanasie se veut un «vade-mecum pour les prêtres et les paroisses». Publié en septembre dernier en anglais, il disponible depuis le 22 février 2017 en version française, indique la radio québécoise Radio VM.
Les évêques évoquent la légalisation de l’aide médicale à mourir, votée par le Sénat canadien le 17 juin 2016. Elle est maintenant autorisée «sur le plan légal, mais cela ne change en rien la loi morale», écrivent-ils. «Ces pratiques sont de graves affronts à la dignité de la vie humaine».
La loi impacte l’activité pastorale de l’Eglise. «Il est probable que des personnes envisageant de recourir au suicide assisté ou à l’euthanasie souhaiteront recevoir les sacrements de guérison (Pénitence et Onction des malades) et en feront elles-mêmes la demande aux pasteurs ou par l’intermédiaire de leurs proches, écrivent les évêques. De même, les pasteurs recevront des demandes pour célébrer les funérailles ecclésiastiques de personnes ayant été tuées à l’aide d’une de ces pratiques».
Le document de 34 pages vise à répondre la question liminaire, explicitée en introduction du document: «Comment pouvons-nous répondre à ces demandes avec une sollicitude pastorale qui exprime le profond souci de l’Église pour le salut des âmes tout en protégeant la dignité des sacrements et la nature de ses rites funéraires?»
Une sollicitude qui prend des formes concrètes lorsqu’il s’agit de l’administration des sacrements. «Le pénitent n’a pas encore été tué ni ne s’est déjà suicidé, mais il a amorcé le processus, ce qui représente déjà une faute grave. Si le pénitent ne révoque pas sa demande, il sera inévitablement tué. Il se trouve alors dans un état objectif de péché qui est gravement désordonné». La responsabilité du prêtre consiste à le lui rappeler.
«Si le pénitent, après avoir été informé de la gravité de la situation, désire connaitre l’enseignement de l’Église sur ce sujet et est disposé à reconsidérer sa décision, le prêtre peut lui donner l’absolution, écrivent les évêques. Il y a, au minimum, un début de contrition, une volonté de reconsidérer sa situation et donc, éventuellement, de la rectifier».
Si, au contraire, «le pénitent n’est pas au moins disposé à considérer, dans la prière, d’annuler sa demande – maintenant qu’il sait qu’il commet un grave péché – il choisit donc de commettre un acte vraiment mauvais, c’est-à-dire qu’il décide de rester dans une situation de péché plutôt que de chercher à s’amender. Dans ce cas, le ministre aura besoin de remettre à plus tard l’absolution et ce jusqu’au moment où la personne soit dûment disposée».
En ce qui concerne la demande des funérailles chrétiennes, «voici quelques éléments dont il faudrait également tenir compte. L’Église célèbre les funérailles chrétiennes pour les personnes qui ont été trouvées après s’être suicidées. Nous ne sommes pas toujours en mesure de déterminer la raison pour laquelle une personne a pris cette décision, ni la disposition de son cœur».
Toutefois, dans le cas d’un suicide assisté ou d’euthanasie, «il est parfois possible d’en apprendre davantage sur la disposition et la liberté de la personne souffrant d’une maladie chronique, surtout si c’est un cas reconnu qui retient l’attention du public. Dans de tels cas, il serait peut-être impossible de célébrer des funérailles chrétiennes. Si l’Église refusait les funérailles chrétiennes à une personne, elle ne le ferait pas pour punir cette personne, mais pour reconnaitre sa décision qui est contraire à la foi chrétienne, une décision qui est en quelque sorte connue et public et qui fait du tort à la communauté chrétienne et à l’ensemble de la société», assurent les évêques. (cath.ch/pp)
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Pierre Pistoletti
Portail catholique suisse
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