«Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme, demandent les Pharisiens au Christ dans ce passage de l’Evangile de saint Marc (Mc 10, 1-12), commenté par le pape François et rapporté par Radio Vatican en italien. «Jésus ne répond pas si c’est permis ou non», a remarqué le pontife, «il n’entre pas dans leur logique casuistique». Selon lui, les Pharisiens «pensaient à la foi seulement en termes de ‘on peut’ ou ‘on ne peut pas'».
Au contraire, poursuit le pape, Jésus passe de la casuistique à la vérité, qui va avec la miséricorde. Si l’adultère est grave, affirme le pape, Jésus a cependant souvent échangé avec des adultères. Il dit ainsi à la femme adultère : «je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus». Autant de débats qui ont été abordés à l’occasion du synode sur la famille en 2014 et 2015, et suivis de l’exhortation Amoris laetitia en 2016.
Ce chemin et cet équilibre entre vérité et miséricorde n’est pas facile, a aussi reconnu le pontife: «il faut la grâce de Dieu pour qu’il nous aide tous à avancer». Mais en revanche, se demander ce qui est le plus important entre justice et miséricorde est le signe d’une pensée malade, a-t-il poursuivi. Car, en Dieu, «c’est une seule chose»: «justice est miséricorde et miséricorde est justice». «Que le Seigneur nous aide à comprendre cette route», a conclu le pape.
La casuistique est une forme d’argumentation utilisée en théologie morale, qui a beaucoup été pratiquée par les jésuites. Elle consistait à résoudre des problèmes de conscience en étudiant de nombreux cas pratiques et en les confrontant aux principes. La casuistique a été un des enjeux de la querelle avec les jansénistes, à partir du 17e siècle, les jésuites se voyant reprochés un «laxisme» dans leurs interprétations. (cath.ch/imedia/ap/gr)
Grégory Roth
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