«J’en ai donc fait part au cardinal Philippe Barbarin, écrivait le Père Gréa, et nous avons évoqué l’idée d’un dialogue avec le pape. Cette rencontre en tête à tête pu avoir lieu. Il m’a écouté avec bienveillance».
L’annonce de départ du Père Gréa, curé charismatique de la paroisse de Lyon Centre a suscité de nombreuses réactions en France. Le Cardinal Barbarin l’a relevé de ses fonctions en lui demandant de «prendre un temps de discernement et de recul».
Plusieurs de ses confrères prêtres sont revenus sur le sens de leur célibat. Ainsi, l’abbé Pierre Amar, un des animateurs du Padre Blog, a insisté sur le «trésor» du célibat des prêtres pour «la grande tradition de l’Église latine». «Voilà le sens profond de notre célibat : le prêtre se donne pour témoigner de la joie du don, à travers chaque vocation, et vous y préparer. S’il avait une femme et des enfants, ils auraient légitimement la première place dans son coeur. Avec son célibat, la priorité c’est vous !», écrit-il.
«Nous ne jugeons pas le prêtre qui tombe», a précisé l’abbé Grosjean, également animateur du Padre Blog, indiquant sa tristesse «quand un prêtre part». Il a cependant souligné l’exigence du célibat. Une exigence choisie librement, a-t-il rappelé. «Personne n’est obligé de devenir prêtre.» «Mais par pitié, qu’on nous épargne le refrain «c’est la faute de l’Eglise, de ses règles et de ses lois». Ce serait profondément blessant pour ceux qui restent, pour ceux qui humblement, pauvrement, parfois douloureusement mais souvent joyeusement, essayent d’être fidèles à la promesse de leur ordination.»
Le Père Arnaud Alibert, assomptioniste, aumônier de l’université catholique de Lyon, voisine de la paroisse, dans un texte intitulé «Bye David !» écrit : «Le célibat des prêtres est un moyen riche en grâces, historiquement déterminant, pour vivre cet amour. Il n’en reste pas moins un combat, on pourrait dire un pari, non pas de chaque jour mais au moins en chaque période de vie. David aujourd’hui en est là.» Il insiste par ailleurs sur le fait que «la situation actuelle de David n’est pourtant pas un inédit; il y en a eu d’autres et ce n’est pas non plus la dernière fois», en montrant que «le Salut que Dieu nous donne passe toujours par l’épreuve». (cath.ch/imedia/la vie/mp)
Maurice Page
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