Les reliques de saint Césaire exposées aux Musées du Vatican

Des reliques de saint Césaire (470-542), évêque d’Arles, seront exposées aux Musées du Vatican du 24 mars au 25 juin 2017. La collection est constituée d’objets ordinaires mais elle est exceptionnelle dans la mesure où les tissus liturgiques qui les composent sont les plus anciens de l’Occident chrétien.

Cette exposition, baptisée Entre Arles et Rome, les reliques de Saint-Césaire, trésors de la Gaule paléochrétienne, est une première. Résultat d’un partenariat entre le Vatican et le conseil départemental des Bouches-du-Rhône, cette exposition s’inscrit dans une longue histoire nouant Arles et Rome depuis 45 avant J.C., lorsque César a créé la colonie d’Arelate, très vite devenue un des joyaux de l’empire romain en Gaule.

Un personnage de premier plan de la ville Arles

Dans ce contexte florissant pour Arles, saint Césaire joue un rôle prépondérant : c’est lui qui obtient en 513, après la chute de l’empire, une autonomie vis-à-vis des cités voisines en recevant le pallium des mains du pape Symmaque (498-514). Ce modeste tissu de laine, encore porté aujourd’hui par les archevêques métropolites, atteste alors de sa nomination comme représentant du pape en Gaule.

En l’absence de dignitaires romains, saint Césaire devient dès lors le seul responsable de la cité, tout en ne répondant plus qu’aux ordres du successeur de Pierre. En pleine époque d’invasions barbares, il participe activement à l’essor d’Arles, en donnant à son Eglise «une doctrine, une prédication, une discipline et une culture», souligne le martyrologe romain.

En 529, lors du concile d’Orange qu’il convoque et préside, il donne ainsi une formulation théologique de la grâce telle qu’elle avait été prônée par saint Augustin (354-430), contre les hérésies pélagiennes qui souhaitaient donner un rôle plus important au libre arbitre.

Simplicité spirituelle et matérielle

Rien ne prédestinait pourtant saint Césaire à devenir un personnage de premier plan de la cité arlésienne. Né en 470 en Bourgogne, c’est en tombant malade à cause d’excès de mortifications  –  il ne se nourrissait que d’herbe bouillie  –  qu’il est envoyé à Arles pour être soigné.

Dans ses homélies simples et vivantes, le prélat d’Arles a reformulé la pensée de saint Augustin. Tant et si bien, affirme encore le martyrologe, que «le Moyen Age a souvent confondu l’œuvre du disciple avec celle du maitre».

Ses reliques comme ses sermons (plus de 238 d’entre eux nous sont parvenus) portent tous les signes «spirituels et politiques de leur époque en même temps que l’expression de la simplicité de vie de cet évêque», souligne le site internet des Amis de saint Trophime. Une association vouée à la conservation et l’étude du patrimoine religieux arlésien, et présidée par le  conservateur honoraire des musées et monuments d’Arles.

Les matériaux qui composent ces reliques témoignent en effet de cette «simplicité». Parmi les nombreux objets de la collection, seule la boucle de ceinture en ivoire représente une pièce de grand prix. «Mais sa commande directe par saint Césaire paraît exclue par tout ce que nous savons» de sa vie, avance la direction du patrimoine d’Arles, pour qui il s’agit de toute évidence d’un «cadeau royal».

La ceinture du saint, quant à elle, n’est composée d’aucun métal précieux mais seulement d’un alliage ferreux, de cire, et de fibre végétale. A cet objet s’ajoutent une tunique, des sandales et quelques autres accessoires. Autant de reliques qui reposeront au musée Pio Cristiano du Vatican, (dédié aux collections des premiers temps de l’Eglise), quatre ans après avoir été présentées au musée du Louvre. (cath.ch/imedia/bh)

Bernard Hallet

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