Le 9 février dernier, le Washington Post publiait l’opinion d’Emma-Kate Symons, qui décrivait «une guerre idéologique» au Vatican, entre le «modernisateur pape François et une aile conservatrice qui veut réaffirmer la domination blanche chrétienne». Selon la journaliste, serait en cause une alliance entre le cardinal Raymond Burke, «meneur de la charge contre les écrits de François sur la communion pour les divorcés», et Steve Bannon, conseiller de Donald Trump et président du site d’extrême droite Breitbart News. Alliance qui viserait à «légitimer les forces extrémistes qui veulent mettre à terre la démocratie libérale occidentale».
Face à ces accusations, le vaticaniste John Allen Jr, président du site catholique Crux, propose un rappel des faits. Tout d’abord, précise-t-il, Steve Bannon et le cardinal Burke ne se sont rencontrés qu’une seule fois, en 2014. L’exhortation apostolique Amoris laetitia – au sujet de laquelle le cardinal a fait preuve de ses «doutes» (dubia)– n’était pas encore parue et Donald Trump n’était pas candidat à l’élection présidentielle américaine.
Par ailleurs, poursuit John Allen, il n’y aucune preuve qu’une amitié soit née à cette occasion. Il rappelle également que la plupart des responsables américains voulant entrer en contact avec la curie romaine passent par leurs compatriotes, au premier rang desquels le cardinal Burke. Cela a ainsi été le cas pour Bernie Sanders et John Kerry (deux démocrates, à l’opposé des idées de Steve Bannon).
Il semble par ailleurs peu vraisemblable que Steve Bannon et le cardinal Raymond Burke aient un objectif commun, selon John Allen. En effet, rappelle-t-il, Bannon, divorcé et remarié trois fois, est peu susceptible de s’accorder avec un cardinal qui défend la doctrine catholique traditionnelle sur l’indissolubilité du sacrement du mariage. (cath.ch/imedia/xln/rz)
Raphaël Zbinden
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