Le livre Daniel Pittet revient sur des faits graves commis par le Père Joël Allaz, un religieux capucin de nationalité suisse, principalement en Suisse, mais aussi en France, écrit dans un communiqué la CORREF, qui regroupe la CSM (Conférence des supérieures majeures – congrégations féminines) et la CSMF (Conférence des supérieurs majeurs de France – instituts masculins).
«Sur un ton plein de justesse», relève la CORREF, Daniel Pittet fait mémoire de son enfance et de ce dont il a été victime. Il revient sur la dénonciation des faits auprès de l’Eglise suisse et de l’Ordre des frères capucins.
«La légèreté des décisions prises – sanctions pénales et décisions canoniques – est inaudible aujourd’hui et ne peut qu’apparaître absolument inappropriée devant de tels abus». Et la Conférence des Religieux et Religieuses de France de souligner le décalage avec les sanctions contemporaines et avec les propos du pape François rapportés dans la préface de ce livre ! En dernière partie, le Père Joël Allaz prend lui-même la parole au cours d’une interview «qui ne peut que provoquer la sidération».
La CORREF rappelle qu’aujourd’hui la vigilance doit être une priorité de notre société comme de nos instituts. «A plusieurs reprises, nous avons invité les supérieurs-es à prendre la mesure de leurs responsabilités face à des faits de pédophilie et à leurs auteurs. Nous avons aussi rappelé l’importance de la formation des religieux et religieuses dans les questions d’affectivité et de sexualité. De même que la nécessaire mise en place de protocoles stricts.
A cet effet, la CORREF a publié différents documents pour les supérieurs-es majeurs-es et a organisé une session à leur intention. Ces directives s’alignent sur le droit civil et sur le droit de l’Eglise.
«Face à l’horreur de tels méfaits qui provoquent une immense tristesse et de la colère», la CORREF pense avant tout aux victimes et à leurs proches, dont la vie a été si profondément marquée. «Devant la violence, le mensonge et la perversité subis, nous souhaitons, humblement, redire à chacun et chacune toute notre proximité, notre soutien et notre compassion. Enfin, nous n’oublions pas combien la foi de ces personnes a pu être blessée par ces crimes. Aussi nous supplions notre Dieu, lui qui respecte infiniment l’humain, à commencer par le plus vulnérable, de se faire lui-même le proche de chacun», écrit la présidente de la CORREF, la théologienne moraliste Véronique Margron, membre des Sœurs de charité dominicaines de la Présentation et ancienne doyenne de la Faculté de théologie d’Angers. (cath.ch/com/be)
Jacques Berset
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