Le président tanzanien, John Pombe Magufuli, a lancé une lutte sans merci contre les trafiquants de drogue. Il a appelé les forces de sécurité à arrêter toute personne impliquée dans ce trafic, quelque soit sa situation politique ou sociale, promettant de ne pas épargner les ministres, hommes politiques, ou autres agents de sécurité. Des personnalités politiques de haut rang, des hommes d’affaires et des chefs religieux ont déjà été interpellés dans le cadre de cette campagne. Des noms d’autres figures puissantes du pays ont commencé à circuler. Des fonctionnaires et des parlementaires ont néanmoins dénoncé cette méthode de dénonciation appliquée par la police régionale de Dar es Salam. Ils ont relevé qu’elle ternissait sans preuve la réputation des personnes.
Dans la prise de position de l’Eglise catholique, publiée le 11 février 2017 sur le site de l’Association des membres des Conférence épiscopales d’Afrique de l’Est (AMECEA), le cardinal Pengo a rappelé que les drogues tuaient le peuple. Il a noté que ses nuisances affectaient même l’Eglise: «Le problème peut nous conduire, en tant que fidèles, laïcs, religieux ou même prêtres, à devenir dépendants, de telle sorte qui nous ne pouvons plus exercer convenablement notre ministère ou responsabilité».
Pour le cardinal, l’un des moyens qu’a l’Eglise catholique de soutenir le gouvernement est de fournir des conseils aux jeunes. L’institution peut également proposer des opportunités pour leur éducation et leur formation jusqu’à l’âge adulte. Les jeunes doivent selon lui apprendre «correctement» la discipline et connaître leurs valeurs afin de pouvoir se prendre en charge. Ils doivent être capables de prendre les bonnes décisions, sans chercher des raccourcis. «La prospérité est le résultat du travail acharné et de la lutte personnelle pour réussir», a fait remarquer le prélat tanzanien. «Si les jeunes se livrent au trafic de drogue, c’est parce qu’ils veulent devenir riche rapidement», a-t-il assuré. Mgr Pengo a ajouté que beaucoup de ceux qui vendaient de la drogue ne la consommaient pas eux-mêmes, mais qu’ils se servaient pour leurs intérêts des jeunes pauvres, sans emplois, et frustrés par la vie. (cath.ch/ibc/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/tanzanie-leglise-soutient-lutte-gouvernement-contre-drogue/