Pour les prélats, la migration renvoie à un autre drame: celui de la traite négrière. Cette tragédie a signifié la déportation de près de vingt millions d’africains en Amérique par des Européens, ont-ils rappelé dans une déclaration publiée sur le site du diocèse de Rabat, la capitale du Maroc. Les évêques et vicaires généraux d’Algérie, de Tunisie et du Maroc ont fait cette déclaration à l’issue de leur assemblée annuelle, le 5 février 2017, au monastère de Keur Moussa, à l’ouest du Sénégal.
La CERNA a rappelé que l’Afrique du Nord était au cœur du drame de la vie ou de la mort de très nombreux migrants, «qui ne sont pas un enjeu politique, mais des personnes». Les communautés chrétiennes de la région font de leur accueil une priorité, ont assuré les évêques.
Ils ont souligné l’immense besoin des migrants d’être écoutés. Ils se sont dits interpellés par la solitude et l’épreuve intérieures que vivent beaucoup d’entre eux. «Nous avons confiance, ont-ils poursuivi, que la conscience des peuples et en premier lieu des communautés ecclésiales saura évoluer et soutenir les dirigeants dans la recherche de voies plus dignes et justes».
Les prélats d’Afrique du Nord se sont aussi félicités des relations interreligieuses harmonieuses au Sénégal. Ils ont assuré avoir été témoins d’une convivialité islamo-chrétienne existant même à l’intérieur des familles. (cath.ch/ibc/com/rz)
Raphaël Zbinden
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