Olivier Fleury est un «petit bonhomme», touché par la grâce, dont les traits spirituels ne sont pas sans rappeler quelques prophètes de l’Ancien Testament. Depuis dix ans, il emmène son bâton de pèlerin aux quatre coins du monde pour présenter le projet de sa vie à qui veut l’entendre. Un projet ambitieux – mégalo diront certains: unir les chrétiens du monde entier pour célébrer les 2000 ans de la résurrection du Christ, le 17 avril 2033.
Du délire? A voir. Premier constat: le «vent de l’unité» souffle en sa faveur. «Le pape François, l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, et plus d’un patriarche orthodoxe cherchent concrètement à renouer le dialogue». Dans ce contexte, «un signe fort pourrait être posé: que les chrétiens, y compris les orthodoxes, s’accordent pour fêter Pâques le même jour en 2033».
Du côté de Rome, on voit d’un bon œil l’initiative d’Olivier Fleury, par ailleurs directeur exécutif du mouvement chrétien Jeunesse en mission pour la Suisse. «Le pape a déjà entendu parler du projet à plusieurs reprises avant que je ne puisse le lui présenter personnellement en novembre dernier». L’entretien fut bref, mais François a tout de même eu le temps d’affirmer son point de vue: «très grand» et «beau».
Tout aurait pu en rester à ces quelques mots sympathiques, côté catholique. Mais le cardinal suisse Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, prend les choses en main. Du Vatican, il demande à l’évêque auxiliaire de Bâle, Mgr Denis Theurillat, de collaborer au projet, aux côtés d’Olivier Fleury.
Dans l’idéal, à quoi ressemblerait ce projet, s’il se concrétisait? «Il ne s’agit pas de fédérer l’ensemble des communautés chrétienne dans une sorte de franchise, pour que chacune célèbre la résurrection de manière identique, explique Olivier Fleury. Mais plutôt d’insuffler un élan pour que tous les chrétiens célèbrent et annoncent à leur manière les 2000 ans de la résurrection de Jésus-Christ». Une unité qui aurait un impact sur la fécondité du témoignage, assure-t-il.
Reste un écueil de taille. Le consensus scientifique actuel situe la naissance du Christ entre -4 et -7 avant notre ère. Selon toute vraisemblance, le 17 avril 2033 ne marquera donc pas les 2000 ans de la résurrection du Christ. «Evidemment, rétorque Olivier Fleury. Si le critère scientifique prévalait, nous devrions célébrer cet anniversaire quelques années plus tôt. Mais c’est moins une espèce de date magique qu’un fait avéré que nous souhaitons célébrer: la transformation qu’opère la résurrection du Christ dans les cœurs depuis 2000 ans».
A-t-il vraiment les moyens de ses ambitions? «Absolument pas! La vision de cette célébration est née dans mon cœur en 1999. Ce qui m’est demandé, c’est de prendre mon bâton et de faire ma part. Tout le reste est du ressort de l’Esprit Saint». Les prophètes vétérotestamentaires n’auraient pas dit mieux. Affaire à suivre! (cath.ch/pp)
Le site du projet: www.jc2033.world
Pierre Pistoletti
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/jesus-celebration-2033-gigantesque-projet-dun-petit-bonhomme/