Les entités ont évoqué les résultats d’une étude de l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui indique qu’après Haïti, El Salvador détient le degré le plus élevé de détérioration de l’environnement sur l’ensemble du continent américain. Une situation qui a amené notamment l’Église salvadorienne à qualifier de «suicide collectif» l’autorisation d’exploiter les métaux précieux dans le pays.
L’archevêque de San Salvador, Mgr José Luis Escobar, a déclaré que les considérations fondamentales qui ont présidé à cette proposition de loi sont, d’abord, la nécessité de préserver la vie et l’environnement, comme d’ailleurs le précise la Constitution. Ensuite, «cette loi est destinée à lutter contre les dommages déjà causés par l’exploitation minière», a précisé le prélat. Mgr Escobar a rajouté que l’actuelle loi de régulation de l’exploitation minière était totalement obsolète et qu’elle ne pouvait pas continuer à être en vigueur, «car elle nous laisse face à un grave danger».
Le Père Audreu Oliva, recteur de l’Université Centraméricaine José Simeón Cañas (UCA), a pour sa part déclaré que «les compagnies minières ont toujours recours à des astuces pour parvenir à convaincre les personnes de les laisser exploiter leurs terres». Pour lui, autoriser l’exploitation minière dans le pays représente un grave danger pour l’environnement et surtout pour les ressources hydriques qui sont déjà faibles dans le pays. D’où l’importance, pour le Père Oliva, «de ne pas se laisser convaincre par ces entreprises minières qui nous trompent de différentes manières».
L’an passé, l’État salvadorien est parvenu à gagner un procès contre l’entreprise Pacific Rim, appartenant désormais à la compagnie australo-canadienne Oceana Gold. L’entreprise réclamait au pays une indemnisation de 250 millions de dollars, se plaignant de s’être vue refuser le renouvellement de la licence d’exploitation de la mine El Dorado.
Le Centre international pour l’arbitrage des conflits sur les investissements (CIADI), organisme dépendant de la Banque mondiale, s’est en effet prononcé en faveur de l’Etat salvadorien. Elle a même condamné l’entreprise à payer huit millions de dollars de dommages et intérêts, destinés à couvrir les coûts de procédure du litige. (cath.ch/jcg/rz)
Raphaël Zbinden
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