La vie de ce futur bienheureux, converti par les jésuites, est un exemple de martyre non sanglant qui conduit à abandonner richesses et statut social. Takayama Ukon (1552-1615) était un ancien samouraï converti au catholicisme grâce à des missionnaires jésuites. Baptisé à l’âge de douze ans, quelques années après l’arrivée de saint François-Xavier au Japon, en 1549, il prit alors le prénom de Juste.
Sa vie est devenue par la suite une succession d’épreuves: victime de persécutions antichrétiennes, il renonce à tous ses biens, à son honneur et à ses titres. Banni, Juste Ukon s’exila aux Philippines jusqu’à sa mort.
Juste Ukon n’a donc pas été mis à mort comme les autres martyrs du Japon. Mais selon Mgr Isao Kikuchi, évêque de Niigata cité par Eglises d’Asie, le futur bienheureux illustre qu’une vie de martyr est aussi une vie «par laquelle on donne tout à Dieu, on renonce à tout pour l’amour de Dieu».
Le 22 janvier 2016, le pape avait permis la reconnaissance de son martyre. Jusqu’à présent, les 395 martyrs du Japon avaient été canonisés par groupes: 26 morts à Nagasaki en 1597, et canonisés en 1862, 205 autres martyrs, morts au 17e siècle et béatifiés par Pie IX en 1867, ainsi que 188 de la même époque béatifiés par Jean Paul II en 2008.
Pour Mgr Kikuchi, interrogé par le site spécialisé Vatican Insider, la béatification de Juste Ukon montre aussi un autre aspect de la réalité que celui du dernier film de Martin Scorsese, Silence, lequel évoque également les missionnaires au Japon. Ukon a «tout abandonné pour la foi», explique le prélat, alors que Silence montre la faiblesse de la nature humaine, la «douleur de la trahison» de la foi, qui s’accompagne de la «miséricorde de Dieu».
Les catholiques japonais sont aujourd’hui au nombre d’environ 500’000, sur 128 millions d’habitants. (cath.ch/imedia/ah/rz)
Raphaël Zbinden
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