Au pays de naissance de la Réforme, l’Allemagne, catholiques et protestants ont engagé une démarche de «pénitence et de réconciliation», a souligné le pape. Il faisait référence à un pèlerinage commun en Terre sainte. Il y a là un appel à «purifier en Dieu la mémoire» des divisions, a-t-il expliqué, pour «porter Jésus aux hommes d’aujourd’hui». L’Eglise évangélique en Allemagne (Evangelische Kirche in Deutschland (EKD)) est la plus grande organisation chrétienne non-catholique du pays. C’est une communauté de 20 Eglises luthériennes, réformées et unies, qui sont autonomes et régionales. Avec plus de 22 millions de fidèles, l’EKD représente près de 30% de la population du pays.
Le pontife a également proposé sa vision des intentions de Luther, animé et inquiet selon lui «d’indiquer la voie vers le Christ». Le pape a également regretté le fait tragique des divisions entre chrétiens suscitées par cet appel au renouvellement. Désormais, «nous savons apprécier les dons spirituels et théologiques reçus de la Réforme», a-t-il ajouté.
Il s’agit désormais de faire un «pas supplémentaire», a poursuivi le pape François, tout en tenant compte des défis qui subsistent, notamment les différences en matière de foi et de morale.
Lors du voyage du pape en Suède fin octobre dernier, le cardinal suisse Kurt Koch, préfet du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, avait précisé à l’agence I.MEDIA que ces défis consistaient à se mettre d’accord sur la conception de l’Eglise, des sacrements et des ministères ordonnés.
Dans son discours aux évangéliques allemands, le pape François a également cité le cas concret des époux de confessions chrétiennes différentes. Il faut donc, a-t-il poursuivi, s’engager de manière circonspecte, en intensifiant le dialogue théologique et en renforçant les collaborations entre nous, afin de faire grandir la communion.
La délégation de l’Eglise évangélique, présidée par leur pasteur Heinrich Bedford-Strohm, était accompagnée du cardinal Reinhard Marx, président de la Conférences des évêques catholiques allemands. Tous deux ont tenu une conférence de presse après leur rencontre avec le pape, manifestant leur optimisme qu’un jour les couples mixtes catholiques-protestants puissent communier ensemble au même autel. «Nous avons un but commun», a affirmé le cardinal Marx, expliquant que le mouvement œcuménique ne pouvait pa s’arrêter là.
A l’occasion des 500 ans de la Réforme de Luther (1517), le pape François multiplie les contacts avec les confessions protestantes. Le 26 février prochain, il se rendra dans l’église anglicane de tous les saints à Rome. (cath.ch/imedia/ap/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/unite-chretiens-pape-souhaite-purifier-memoire/