Kathpress a su réaliser le grand écart entre catholicisme et journalisme, de manière à ce que ses nouvelles ne soient ni de la propagande, ni de la publicité pour l’Eglise, mais une information fiable, a relevé l’archevêque de Vienne.
L’ancien professeur de l’Université de Fribourg, en Suisse, a noté aussi qu’aucune organisation ne possède le même réseau que l’Eglise catholique à travers ses diocèses et ses paroisses dans le monde entier. Elle dispose ainsi d’informations de première main, sans filtre. C’est à la fois une chance et un énorme défi, mais surtout une ‘haute tâche politique’.
Pour le cardinal, le 8e commandement «Tu ne mentiras pas!» vaut aussi pour les journalistes. Mais les journalistes catholiques doivent encore se poser la question si «tout doit être dit» et s’ils travaillent de manière vraiment ouverte, large et contradictoire. Il n’a pas caché qu’au sein de la conférence des évêques, tous n’étaient pas toujours convaincus par la couverture des événements de Kathpress.
En tant que lecteur de base quasi quotidien de Kathpress et face aux lamentations sur les coûts d’une telle tâche, il n’a qu’une réponse: Cet investissement en vaut la peine !
Le rédacteur en chef, Paul Wuthe, a souligné qu’il comprenait le terme catholique dans son sens étymologique d’universel. «En tant que petite agence de presse, nous ne pouvons pas rapporter sur tout, mais nos journalistes ont un regard large qui s’étend bien au-delà de l’Autriche et des pays voisins pour embrasser l’ensemble des pays et des thèmes où l’engagement des chrétiens a une importance sociale.»
Après deux jours passés avec les journalistes catholiques francophones à Annecy, le Père Federico Lombardi a rejoint Vienne pour célébrer l’anniversaire de Kathpress. Il a esquissé l’évolution de son travail sous les trois papes Jean Paul II, Benoît XVI et François.
La première édition de Kathpress a paru le 18 novembre 1946 à titre d’essai sous le nom de «Centrale de presse catholique». A partir du 9 février 1947, l’agence prend le nom de Kathpress. En 1951, l’organisme, fondé dans l’archidiocèse de Vienne, acquiert une envergure nationale. La Conférence des évêques en assume la responsabilité éditoriale. A côté du travail d’agence, Kathpress est aussi le service de presse de la conférence épiscopale.
En 1962, pour l’ouverture du Concile Vatican II, Kathpress forme avec les agences, de Suisse (kipa-apic), d’Allemagne, de Belgique et des Pays-Bas, un pool d’information doté d’un bureau à Rome sous le nom de CIC (Centrum Informationis Catholicum).
Ce fut la base d’une collaboration qui perdure aujourd’hui avec les agences sœurs kath.ch/cath.ch en Suisse (anciennement kipa-apic) et KNA (Katholische Nachrichten-Agentur) en Allemagne. Kathpress entretient aussi un réseau de correspondants en Europe de l’Est.
En 1997, la conférence des évêques d’Autriche dote Kathpress de nouveaux statuts et d’une charte rédactionnelle qui régissent encore son travail aujourd’hui. L’agence emploie une dizaine de collaborateurs, dont sept journalistes, à son siège viennois. (kap/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
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