Le prélat se plie ainsi à la décision du pape François de l’éloigner de son diocèse à partir de cette date et de le nommer visiteur apostolique en Europe, rapporte le 25 janvier 2017 le quotidien francophone libanais L’Orient-Le Jour .
Mgr Nassar s’est plaint toutefois «de n’avoir pas pu se défendre des accusations lancées contre lui et de n’avoir pu s’en expliquer personnellement devant le Saint-Père». Il qualifie cette décision d'»injuste», notamment parce qu’il n’a pas pu plaider son dossier de vive voix devant le pape, soulignant que cette décision avait été «clairement endossée» par le patriarche maronite.
«Tout le monde convient que mon dossier est propre, et qu’il n’y figure ni crimes ni pratiques justifiant un jugement de l’Eglise à mon encontre», a-t-il lancé au cours d’une conférence de presse tenue au siège de l’évêché de Saïda. Il y a un an, l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, avait été chargé de superviser les décisions administratives de Mgr Nassar.
«Mes positions politiques ont été exploitées par certaines personnes lésées ou d’influence qui ont mené une campagne diffamatoire pour déformer mon image aux yeux de l’opinion, me nuire et nuire à l’évêché», a-t-il affirmé.
A la suite d’une plainte transmise au siège patriarcal de Bkerké, «Mgr Nassar avait comparu devant un conseil restreint du synode des évêques maronites. Il était alors apparu que le différend entre l’évêque et ses paroissiens était trop profond pour qu’il puisse continuer à assumer ses charges pastorales dans un climat pacifié», écrivait le journal le 25 février 2016.
Dans le passé, Mgr Nassar avait été très critique envers Samir Geagea, leader des Forces Libanaises. Il a également été dans collimateur de l’Alliance du 14-Mars pour ses prises de position. L’évêque sortant de Saïda a relevé au cours de sa conférence de presse que ses détracteurs lui reprochent d’avoir lancé des projets résidentiels à Jezzine, Rmeilé, et Deir el-Qamar. «Des pressions ont été exercées par des parties politiques et ecclésiastiques» pour amener les banques qui lui ont fait crédit à se rétracter, et même pour persuader près de 120 acquéreurs éventuels à renoncer à leurs projets, note L’Orient-Le Jour. (cath.ch/orj/be)
Jacques Berset
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