Le nouveau président américain a pris cette mesure au lendemain du 44e anniversaire de l’arrêt de la Cour suprême américaine intitulé «Roe v. Wade», légalisant l’avortement aux Etats-Unis en 1973.
Samedi 21 janvier, des millions d’Américaines avaient participé à travers tout le pays aux «Marches des Femmes», organisées au lendemain de l’investiture de Donald Trump. Les manifestant(e)s étaient motivé(e)s par la peur que le nouveau président ne nomme un nouveau juge conservateur à la Cour suprême, ce qui pourrait conduire à remettre en cause le droit à l’avortement aux Etats-Unis.
En signant ce décret, Donald Trump s’est attiré les condamnations immédiates d’organisations progressistes et de défense des femmes. Les catholiques libéraux américains du mouvement «Catholics for Choice» (CFC) dénoncent sur leur site internet «un énorme pas en arrière pour les Etats-Unis en tant que leader mondial responsable». Jon O’Brien, président des CFC, déplorant un «geste cynique», affirme que cette politique «ne va rien faire pour améliorer la santé et le bien-être de millions de femmes parmi les plus pauvres du monde».
L’action a été par contre saluée par les leaders «pro-vie». Le cardinal Timothy M. Dolan, archevêque de New York et président du Comité épiscopal américain pour les activités en faveur de la vie, a applaudi cette mesure dans une déclaration publiée le 23 janvier. Il s’agit pour lui d’une étape bienvenue vers la restauration et l’application de politiques fédérales importantes «qui respectent le droit humain le plus fondamental – le droit à la vie – et le consensus bipartite établi de longue date contre le fait de forcer les Américains à participer à l’acte violent de l’avortement».
La Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis (USCCB) annonce par la même occasion que la traditionnelle Veillée de prière nationale pour la vie aura lieu du jeudi après-midi 26 janvier au vendredi matin 27 janvier, à la Basilique du Sanctuaire National de l’Immaculée Conception à Washington.
Plus de 20’000 pèlerins de tout le pays prieront pour la fin de l’avortement avant la Marche annuelle pour la vie. Cette Vigile marque le 44e anniversaire des décisions de la Cour suprême «Roe v. Wade» et «Doe c. Bolton» de 1973 légalisant l’avortement dans l’ensemble des Etats-Unis. Depuis ces décisions, note l’USCCB, plus de 57 millions d’avortements ont été pratiqués légalement aux Etats-Unis.
Les leaders spirituels des deux des principales Eglises canadiennes, l’Eglise Unie du Canada et l’Eglise anglicane, sont inquiets de l’arrivée au pouvoir du président Donald Trump. Ils craignent particulièrement pour l’avenir des relations entre les Américains, les Mexicains et les Canadiens.
lls ont rédigé de longs messages à l’attention de leurs fidèles qui témoignent de leurs inquiétudes, mais également d’un appel à l’espérance face à la politique annoncée par le milliardaire controversé.
La pasteure Jordan Cantwell, modératrice de l’Eglise Unie du Canada, a été stupéfaite par certaines déclarations du politicien. Elle estime pourtant qu’il est important «d’aimer» le président Trump, tout en relevant que «faire le choix d’aimer les personnes dont les paroles et les gestes sèment la haine et la division ne signifie pas cautionner leurs comportements ni tolérer l’injustice».
Elle souligne que de nombreuses personnes tant au Canada qu’aux Etats-Unis ressentent une peur et une angoisse intenses en raison de la «rhétorique et des comportements du président élu ainsi que des antécédents politiques de certaines personnes qu’il a nouvellement nommées». Jordan Cantwell invite les citoyens – et particulièrement les chrétiens – à miser sur leurs forces, leur sagesse et l’amitié réciproque s’ils veulent «contrer la vague croissante de haine», rapporte Proximo, le site d’actualités religieuses québécois.
Le primat de l’Eglise anglicane canadienne a également invité les anglicans du pays à prier pour les Etats-Unis en marge de l’assermentation de Donald Trump, qui a prêté serment comme 45e président des Etats-Unis le 20 janvier à Washington. Mgr Fred Hiltz souligne les nombreuses inquiétudes face au mandat de quatre ans du candidat républicain vainqueur des présidentielles de novembre. Le prélat se préoccupe notamment de l’écart grandissant entre les riches et les pauvres aux Etats-Unis.
Se demandant dans quelle mesure le président Trump saura se montrer tolérant, Mgr Hiltz rappelle qu’un grand nombre de personnes sont anxieuses face à l’arrivée du nouveau dirigeant. (cath.ch/usccb/proximo/be)
Jacques Berset
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