Le mandat de Donald Trump pourrait être synonyme d’un parcours diplomatique difficile pour le Saint-Siège, rapporte le site spécialisé Vatican Insider. Les choses ont mal commencé, avec le différend ayant surgi entre le nouveau président et le pape François après la visite de ce dernier au Mexique, en février 2016. Le pape François, en référence au projet du milliardaire de construire un mur entre les deux pays, avait lancé que ce genre de comportement n’était «pas chrétien». Donald Trump avait répondu que ce n’était pas au pontife de juger sa foi.
De manière générale, l’engagement du pape François en faveur des pauvres, de l’environnement et de la non-violence a fait de lui un leader mondial des causes progressistes, remarque le Vatican Insider. Une position susceptible de créer des tensions avec l’approche conservatrice de Donald Trump, qui privilégie les intérêts économiques nationaux.
Le prochain ambassadeur à Rome aura donc la difficile tâche de trouver un terrain d’entente face à de nombreux points de désaccords potentiels.
Le Vatican Insider mentionne quelques personnalités susceptibles de succéder à Ken Hackett, qui représentait depuis 2013 les Etats-Unis auprès du Vatican:
Newt Gingrich: Le républicain est un éminent supporter de Trump. Il séjourne en outre régulièrement à Rome. Politicien connu aux Etats-Unis et au-delà, il constituerait une nomination de prestige. Né dans la religion baptiste, il s’est converti au catholicisme en 2009 après avoir assisté à des vêpres célébrées par Benoît XVI dans la basilique de Washington. Sa femme, Callista, est catholique de naissance.
Chris Christie: Le gouverneur du New Jersey a été éjecté du cercle de proches de Donald Trump. Son éviction a été en partie due à une opposition survenue en 2005 entre lui et Jared Kushner, aujourd’hui gendre et conseiller principal du président. Chris Christie, en sa qualité de procureur, avait fait condamner Charles Kushner, le père de Jared, à deux ans de prison pour fraude fiscale. Il s’était tout de même rallié à Trump lors de sa campagne. Le nouveau président pourrait profiter de l’occasion pour le «remercier» tout en l’envoyant hors du pays. Ce catholique de naissance est en outre une figure charismatique, qui pourrait se sentir à l’aise dans la diplomatie.
Joe Ricketts: Milliardaire catholique de 75 ans, il a largement soutenu financièrement la campagne de Donald Trump. Le chef d’entreprise aurait certains points communs avec le pape jésuite: il a été transformé dans sa foi par une retraite ignatienne.
Joseph Forgione: Ce double national italo-américain aurait un grand nombre de soutiens pour obtenir le poste au Vatican. Ses chances seraient notamment augmentées par son amitié avec la famille Kushner et le fait qu’il ait levé de l’argent pour la campagne de Donald Trump.
Peggy Noonan: Catholique pratiquante, elle a écrit de nombreux discours de Ronald Reagan et rédige des chroniques dans le Wall Street Journal. Tout d’abord critique envers la candidature de Trump, elle est devenue plus positive envers lui après son élection. Elle connaît bien l’Eglise et décrit sa foi comme le «cœur de son identité».
William E. Simon Jr: Son ami Rudolph Giuliani, fidèle allié de Donald Trump et ancien maire de New York, l’a suggéré comme candidat pour le poste. Catholique engagé, cet homme d’affaires est également Chevalier de Malte.
Le Vatican Insider note qu’au vu de l’imprédictibilité du nouveau président, il faut aussi envisager les «challengers» suivants: Billy O’Reilly, présentateur vedette de la chaîne de télévision Fox News, Arnold Schwarzenegger, ancien gouverneur de Californie, ou encore George Weigel, écrivain et biographe de Jean Paul II.
Selon le site spécialisé, le nouveau président devrait assez rapidement choisir un nouvel ambassadeur, ayant ordonné aux diplomates en service de quitter leur poste dès son investiture, le 20 janvier. (cath.ch/vi/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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