Les évêques gabonais avaient exprimé cette préoccupation, dans des déclarations successives en janvier, juillet et septembre 2016, à l’occasion de l’élection présidentielle marquée par un climat politique tendu. La victoire controversée du président Aly Bongo Ondimba avait été contestée par son adversaire politique, Jean Ping.
«Nous avons l’obligation d’approfondir notre vocation chrétienne d’une part et, d’autre part, au nom de Jésus, nous devons vivre la réconciliation et promouvoir pour tous la paix et la justice dans la vérité», ont indiqué les évêques dans un communiqué de presse.
Ils les ont en outre exhortés les musulmans à «vivre en harmonie avec tous les non-musulmans». «Ne permettez pas que l’Islam soit identifié à la violence par des fanatiques», ont-ils écrit, tout en invitant les adeptes des religions traditionnelles, d’autres religions et pratiques diverses, à ce réconcilier, eux aussi, avec «les ancêtres et les esprits bienfaisants».
Aux jeunes gabonais, qui sont «l’avenir de leur pays», la CEG leur recommande de refuser toute forme de violence, de ne pas se laisser «instrumentaliser, ni manipuler» pour des raisons politiques. «Ce serait mettre votre vie et celle des autres en danger», a-t-elle fait remarquer, tout en leur rappelant que sans réconciliation avec Dieu et entre eux, ainsi qu’avec leurs aînés, ils compromettront durablement leur avenir. «Car la haine, une fois semée dans le cœur, est difficile à déraciner».
Les évêques appellent également à la prière individuelle – en famille, en communauté, au temple, à la mosquée, en paroisse – pour vivre «la réconciliation avec Dieu et entre nous». «Dans tout milieu de vie, sans la réconciliation dans la vérité, la vie perd tout son sens et devient un enfer. Ne trahissons pas notre foi. Si le ciel se ferme, personne ne pourra l’ouvrir!» (cath.ch/com/ibc/pp)
Pierre Pistoletti
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/gabon-plaidoyer-de-conference-eveques-paix/