Le Christ a mis en garde, a souligné le pontife: «si le sel perd sa saveur cela ne sert plus à rien». «Gare au sel qui perd sa saveur, gare à une Eglise qui perd sa saveur, gare au prêtre, au consacré, à la congrégation qui perdent leur saveur!», a insisté le pape au cours de la célébration qui clôturait le jubilé des 800 ans de l’Ordre dominicain.
«Face au carnaval de la curiosité mondaine, a lancé le pape, la glorification de Dieu doit se concrétiser grâce aux bonnes œuvres de ceux devenus ›sel’ et ›lumière’ en choisissant d’être disciple du Christ. Voilà la réponse de Jésus et de l’Eglise au carnaval d’hier et d’aujourd’hui», a souligné le pape François.
A partir de l’Evangile du jour chanté un instant plus tôt par un dominicain, le pape François a ainsi distingué deux scénarios humains opposés: d’un côté le carnaval de la curiosité mondaine et de la séduction, de l’autre la glorification du Père à travers les bonnes œuvres. «Notre vie évolue de façon constante entre ces deux scénarios», a-t-il observe, soulignant que saint Dominique lui-même évoluait entre ces deux scénarios il y a 800 ans.
Aujourd’hui, a estimé le pape, ce scénario carnavalesque s’est considérablement développé et globalisé à cause de la séduction du relativisme subjectiviste. «Le goût de rechercher la nouveauté dans l’être humain, trouve son cadre idéal dans la société de l’apparence, de la consommation». Dans celle-ci, a-t-il expliqué, se recyclent les vieilles choses. «Mais l’important est de les faire apparaître comme neuves, attirantes, accrocheuses», a ironisé le pape avant de regretter que «même la vérité soit maquillée».
«Sans point fixe ni repères solides, nous entrons dans la ›société liquide'», a lancé le pape François reprenant le concept du même nom créé par le sociologue polonais Zygmunt Bauman en 1998. La ›société liquide’ s’oppose à la ›société solide’ où les structures de l’organisation commune seraient créées collectivement. Dans la ›société liquide’, l’unique référence est l’individu intégré par son acte de consommation. Le sociologue a plus tard remplacé ce concept par celui de postmodernité.
«Rendons gloire au Père, a conclu le Souverain pontife, pour l’œuvre de saint Dominique, pleine de lumière et de sel du Christ» qui a permis que tant d’hommes et de femmes ne se soient pas égarés au beau milieu de ce ›carnaval’ de la curiosité mondaine».
Lancée le 7 novembre 2016, pour le 800e anniversaire de l’Ordre dominicain, cette année jubilaire mondiale de l’Ordre s’est achevée avec la messe célébrée par le pape en la basilique Saint-jean-de-Latran. (cath.ch/imedia/bh)
Bernard Hallet
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