400 personnes, les diplomates et leurs équipes, étaient présent à l’événement. «C’est le grand rendez-vous diplomatique au Saint-Siège. Le pape prononce un discours de 40 minutes, véritable encyclique diplomatique, dans un silence total. Il a l’occasion de faire le bilan de l’année écoulée et de tracer les grandes lignes de la politique extérieure du Saint-Siège pour les 12 mois à venir», explique Pierre-Yves Fux.
L’ambassadeur suisse participait à sa troisième cérémonie des vœux pontificaux, «le» rendez-vous annuel qu’il ne peut pas manquer. Il a l’occasion de retrouver et d’échanger avec ses homologues, de «relire» avec eux le discours qu’ils viennent d’écouter et de saluer le souverain pontife ainsi que le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat du Saint-Siège.
«Lors de ces rendez-vous, le chef d’Etat prend le pas sur le pasteur que les fidèles ont l’habitude de voir et de saluer», détaille Pierre-Yves Fux. Il n’est pas question d’improviser ou de dévier d’un texte, préparé par la secrétairerie d’Etat, dont chaque mot a été soupesé. «Il a prononcé un discours de 40 minutes, debout. Je l’ai trouvé très concentré. Lors des salutations, il redevient ce pape François, très chaleureux et détendu avec un mot pour chacun», témoigne l’ambassadeur qui évoque la bonne forme du Saint-Père et sa présence très forte.
L’ambassadeur a relevé dans le discours l’évocation par le Saint-Père du début des négociations sur l’île de Chypre et la mention du droit humanitaire, si cher à la Suisse, par le pape. En poste depuis trois ans, parallèlement à celui qu’il occupe en Slovénie où il représente également la Suisse, Pierre-Yves Fux évoque la relation spéciale qui unit la Confédération et le Saint-Siège. «On a tendance à l’oublier, mais l’Etat du Vatican est neutre. Nous avons de nombreuses convergences en matière de politique étrangère, notamment le fait que nous ne menons pas de politique de puissance, et surtout un engagement universel pour la paix, la protection des plus vulnérables, et notamment aussi l’environnement».
Le représentant de la Confédération mentionne également la Garde suisse qui unit les deux pays depuis 1506, lorsque le pape Jules II a fait venir 150 gardes pour le protéger. «Les Suisses représentent ainsi 18% de la population du Vatican». Il y eut bien une rupture des relations en 1870, lors de la période du Kulturkampf.
Le rapprochement des deux pays s’est concrétisé en 1920. «Mais la normalisation complète des relations diplomatiques entre la Confédération et le Saint-Siège remonte à 2005, l’année qui a suivi le voyage de Jean-Paul II». Joseph Deiss a décidé d’affecter un ambassadeur auprès du Saint-Siège.
Troisième ambassadeur suisse depuis 12 ans, Pierre-Yves Fux serait visiblement heureux d’aller au-delà des habituels quatre ans de résidence dans un pays, pour dit-il, «travailler à des relations avec un Etat à part dans le concert des nations, qui possède le plus grand corps diplomatique au monde». (cath.ch/bh)
Bernard Hallet
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