Corée du Sud: les évêques demandent la démission de la présidente

La Conférence épiscopale de Corée du Sud a demandé la démission de la présidente du pays. Suspendue depuis sa destitution par le Parlement en décembre 2016, elle refuse de se présenter aux audiences de son procès. Des centaines de milliers de personnes ont à nouveau manifesté le 7 janvier 2017, parmi lesquelles de nombreux catholiques, rapporte le site de Radio Vatican.

La catholique Park Geun-Hye est accusée d’avoir privilégié sa situation et celle d’une amie et conseillère occulte plutôt que celle du pays. Les soupçons s’accumulent: abus de pouvoir, manquement à ses devoirs, violation de la liberté de la presse, corruption… La présidente a refusé de comparaître  aux deux premières audiences du procès, se déclarant innocente. Sa confidente occulte et principale protagoniste du scandale est à son tour convoquée le 10 janvier.

Les évêques veulent «protéger et développer» la démocratie

Dans ce contexte, les évêques ont finalement pris la parole. Dans un document intitulé «La justice coule comme un torrent pérenne», ils appuient publiquement la requête populaire et se prononcent pour la démission de la présidente suspendue. Le 7 janvier, la conférence épiscopale a officialisé sa position dans le but de »protéger et de développer la démocratie de manière pacifique et mûre». Les évêques du pays offrent ainsi le résultat de leur »discernement visant à interpréter les signes des temps dans une attitude prophétique». »Nous désirons que la paix et la justice coulent comme un fleuve et nous prions pour que Dieu bénisse» la Corée, qui connaît une phase de crise et de grande tension politique et sociale, expliquent-ils.

Dans ce message, qui a fait le tour de toutes les communautés ecclésiales, les évêques se disent préoccupés en raison de la violation de la souveraineté nationale et des principes fondateurs de l’Etat de droit. Ils demandent explicitement la démission de Park Geun-Hye et invitent le Parlement à agir dans l’intérêt de la nation. Selon eux, l’effondrement du leadership pourrait faire sombrer le pays dans une crise économique paralysante, avec des conséquences néfastes pour tous.

L’Eglise fait son mea culpa

Dans ce document, l’Eglise fait cependant son mea culpa souligne le site spécialisé Vatican Insider. Des collaborateurs de la présidente étaient catholiques, Park Geun-hye avait elle-même était formée dans des écoles catholiques et dans une université  jésuite: il faut former les consciences plus attentivement. L’Église promet de lancer un parcours de formation dans tout le pays centrée sur la doctrine sociale de l’Eglise pour «assurer le passage de l’Evangile à la vie et de la vie à l’Évangile».

Lors de manifestations à Séoul, on avait vu une implication croissante des catholiques qui représentent 12% de la population. Des prêtres, des religieuses et des paroissiens sont descendus dans la rue invoquant les principes de justice et de défense du bien commun. (cath.ch/rv/bh)

Bernard Hallet

Portail catholique suisse

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