28 agents pastoraux catholiques tués dans le monde en 2016

2016 a une nouvelle fois été une année tragique pour les «agents pastoraux catholiques», c’est-à-dire les prêtres, diacres, religieux, religieuses et laïcs en mission ecclésiale, notamment les catéchistes.

Selon l’agence d’information vaticane Fides, dépendant de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples (Propaganda Fide), au moins 28 d’entre eux ont connu une mort violente: quatorze prêtres, neuf religieuses, un séminariste et quatre laïcs.

La répartition territoriale de ces meurtres montre que les agents pastoraux de l’Eglise catholique demeurent exposés à de nombreux dangers à travers le monde, commente Radio Vatican. Comme ces dernières années, la majeure partie de ces meurtres ont été commis dans le cadre de tentatives de brigandage ou de vols, commis souvent avec une grande violence, dans un contexte de dégradation morale, de pauvreté économique et culturelle, où la violence sert de norme de comportement, et où se voit un manque de respect pour les droits humains et la vie  elle-même, constate Fides.

La violence demeure «massive» en Amérique latine

L’agence vaticane constate que dans ces situations, rencontrées sous toutes les latitudes, les prêtres, les religieuses et les laïcs assassinés faisaient partie de ceux qui dénonçaient à haute voix, au nom de l’Evangile, les injustices, les discriminations, la corruption et la pauvreté.

L’Amérique latine ne connaît plus de guerre ouverte, après l’accord de paix signé en Colombie, mais la violence demeure «massive». Pour la huitième année consécutive, c’est cette région du monde, historiquement catholique, qui a connu le plus de meurtres d’agents pastoraux.

Neuf prêtres et trois religieuses ont été tués dans ce continent en 2016. L’un des pays les plus dangereux pour le clergé est le Mexique, pays aux contradictions multiples, marqué à la fois par un fort catholicisme populaire, mais aussi par un anticléricalisme historiquement virulent. De plus, le trafic de drogue omniprésent entretient un climat de terreur dans certaines régions.

Les trafiquants de drogue sèment la terreur au Mexique

Ainsi dans les Etats mexicains du Veracruz et du Michoacán, des prêtres ont été enlevés et torturés en raison de leur opposition aux trafiquants de drogue et de leur défense des droits humains. Un prêtre connu pour son action contre le narcotrafic a également été tué en Argentine, le pays du pape François.

Trois prêtres, deux religieuses, deux laïcs et un séminariste ont été tués en Afrique. L’Asie a également été frappée avec sept agents pastoraux tués: un prêtre, quatre religieuses et deux laïcs. Enfin, un prêtre a été assassiné en Europe: le Père Jacques Hamel, tué dans son église de Saint-Etienne du Rouvray, en Normandie, le 26 juillet 2016, et dont la procédure de béatification est déjà amorcée. Le pape a d’ores et déjà ouvertement parlé de lui comme d’un «martyr» et d’un «bienheureux».

Bien plus de victimes non enregistrées

Ces statistiques officielles concernant les agents pastoraux en mission ecclésiale ne recouvrent pas toutes les victimes des persécutions anti-chrétiennes qui sont probablement des milliers, compte tenu notamment des exactions des djihadistes en Irak et en Syrie. Le pape François a souvent rappelé qu’il y a aujourd’hui «des chrétiens assassinés, torturés, emprisonnés, égorgés parce qu’ils ne renient pas Jésus-Christ».

Il l’a notamment rappelé au lendemain de Noël, affirmant lors de la prière de l’Angélus Place Saint-Pierre que les chrétiens d’aujourd’hui subissent la même cruauté que celle vécue par les martyrs des premiers siècles du christianisme. «La cruauté qui visait alors les disciples du Christ, les chrétiens d’aujourd’hui l’éprouvent à leur tour. Combien de nos frères et sœurs dans la foi subissent abus et violences, sont haïs à cause de Jésus!». (cath.ch/fides/radvat/be)

 

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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