Mgr José Luis Escobar Alas, archevêque de San Salvador, rappelle que cette mesure est la mise en pratique de ce que demande le pape François, c’est-à-dire la «tolérance zéro» pour les cas de pédophilie.
Dans un communiqué de presse daté du 18 décembre 2016, Mgr José Luis Escobar Alas, explique que les procès pénaux ecclésiastiques contre des prêtres de son archidiocèse accusés d’abus sexuels commis sur des mineurs concernent Monseigneur Jésus Delgado, âgé de 78 ans, et les Pères Juan Francisco Gálvez, ancien curé de la paroisse Nuestra Señora del Rosario, à une vingtaine de kilomètres au sud de San Salvador, et José Antonio Molina Nieto, qui était curé de la paroisse de Santa Cruz de Roma, à Panchimalco, une localité à 17 kilomètres au sud de San Salvador.
Historien de l’Eglise très connu, Jésus Delgado avait joué un rôle important dans la procédure de béatification de Mgr Romero, célébrée solennellement le 23 mai 2015 à San Salvador. Il s’était rendu à Rome pour remercier le pape François de la béatification de celui que le petit salvadorien appelait déjà depuis des décennies «saint Romero des Amériques».
Selon les autorités ecclésiales de San Salvador, Jésus Delgado a reconnu sa responsabilité. En novembre 2015, Monseigneur Rafael Urrutia, chancelier de l’archidiocèse de la capitale salvadorienne, a précisé qu’il vivait reclus dans maison religieuse.
Les trois prêtres ont été reconnus coupables et ont été renvoyés de l’état clérical. La peine infligée signifie que ces prêtres ne peuvent plus exercer aucune fonction ministérielle ni sacramentelle, en vertu du canon 292 du Code de droit canonique.
Ces décisions du Saint-Siège ont déjà été communiquées aux prêtres concernés ainsi qu’à leurs victimes et sont désormais rendues publiques, a déclaré Mgr José Luis Escobar Alas en conférence de presse à San Salvador. Les faits remontent à plus de dix ans, selon l’archidiocèse, et ne seront pas poursuivis par la loi salvadorienne.
Cette dernière a été révisée en novembre 2015, mais ne peut être appliquée avec effet rétroactif. Mgr Escobar Alas avait demandé à l’Assemblée législative salvadorienne de supprimer la prescription concernant les délits sexuels sur les mineurs, parce qu’une telle prescription favorise l’impunité des criminels et expose les enfants à un grave danger.
Jésus Delgado avait reconnu avoir abusé d’une enfant alors qu’elle n’avait que neuf ans et avoir continué à se livrer à de tels actes jusqu’à qu’elle atteigne l’âge de 17 ans. La victime est aujourd’hui âgée de 43 ans et les faits sont prescrits en vertu de la loi salvadorienne. (cath.ch/com/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse