«A partir de cette nuit, précise le communiqué, le prêtre quitte la prison et cesse tout type de relation de travail avec le Saint-Siège, et il retourne sous la juridiction de l’évêque d’Astorga, son diocèse», dans le nord-ouest de l’Espagne.
Il s’agit cependant d’une mesure de clémence, précise le communiqué: la peine, elle, n’est pas annulée. La moitié de la peine a déjà été purgée par le prélat espagnol, qui avait effectué sept mois de détention provisoire. Depuis le 22 août, il était détenu au Vatican par la Gendarmerie.
En juillet dernier, au terme d’un procès de sept mois, Mgr Balda avait été condamné à 18 mois de prison par le Tribunal du Vatican, pour «vol et divulgation illégale d’informations confidentielles» sur les finances du Saint-Siège. Agé de 55 ans, l’ancien secrétaire de la Commission d’étude sur la réforme financière et administrative du Vatican (COSEA) avait reconnu les faits.
L’affaire avait éclaté en novembre 2015 avec l’arrestation du prélat espagnol accusé, avec la consultante Francesca Chaouqui, d’avoir transmis des documents aux journalistes Gianluigi Nuzzi et Emiliano Fittipaldi. Les journalistes s’étaient appuyés sur ces documents pour écrire deux livres choc sur des dysfonctionnements et des malversations financières au Vatican, malgré la volonté de réforme du pape François.
L’Italienne Francesca Chaouqui, collaboratrice de la COSEA, avait elle été condamnée à 10 mois de prison avec sursis. Le parquet avait requis des peines plus sévères : trois ans et un mois de prison pour le prélat espagnol, et trois ans et neuf mois de réclusion pour la consultante en communication.
Le Tribunal du Vatican avait en outre acquitté Nicola Maio, assistant du prélat espagnol, et déclaré son incompétence à juger les deux journalistes italiens: la loi vaticane ne prévoit de juger que les personnes employées ou amenées à collaborer au Vatican. Le parquet avait pourtant requis un an de prison contre Gianluigi Nuzzi et demandé l’acquittement pour son confrère, faute de preuves. Ils étaient accusés de «participation dans la divulgation illégale d’informations confidentielles».
Pour éviter toute nouvelle polémique en Italie, le petit tribunal avait également cité la «liberté de manifestation de pensée» et la «liberté de presse», garanties dans la juridiction vaticane. (cath.ch/imedia/ap/rz)
Raphaël Zbinden
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