Les rares fois où le sang ne s’est pas liquéfié, une catastrophe a éclaté dans l’année qui suivait: en 1939, par exemple, avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Le 16 décembre à 19h15, dans la chapelle San Gennaro de Naples, l’ambiance était lourde, après que la substance contenue dans l’ampoule soit restée solide, rapporte la presse italienne. Mgr Vincenzo De Gregorio, abbé de la chapelle, s’est exclamé: «Nous ne devons pas penser à des catastrophes et à des calamités Nous sommes des hommes de foi, et nous devons continuer à prier».
La présentation de l’ampoule contenant le sang est réalisée trois fois par année. Une première fois le samedi précédant le premier dimanche du mois de mai, date du transfert de la dépouille du saint de Fuorigrotta dans sa catacombe à Capodimonte, au début du 4e siècle, où le phénomène se produisit pour la première fois.
Le sang de saint Janvier a refusé de se liquéfier en septembre 1943, date de l’occupation nazie.
Un second miracle a d’habitude lieu le 19 septembre, jour du martyre de saint Janvier. La liquéfaction se produit pour la dernière fois de l’année le 16 décembre, commémorant un épisode de 1631, où l’intercession du saint aurait bloqué, aux portes de Naples, une coulée de lave provenant du Vésuve. Les deux premières cérémonies se déroulent dans la cathédrale de Naples.
Le sang s’est liquéfié lors des deux premières présentations de 2016. Le miracle avait précédemment échoué, dans l’histoire récente, en septembre 1939, quelques semaines après le début de la Seconde guerre mondiale, en septembre 1940, en correspondance avec l’entrée de l’Italie dans le conflit. Le sang de saint Janvier a également refusé de se liquéfier en septembre 1943, date de l’occupation nazie, et en septembre 1973, avant l’éclatement d’une épidémie de choléra à Naples, ainsi qu’en septembre 1980, un mois avant qu’un terrible tremblement de terre ne frappe Irpinia, près de Naples, faisant près de 3’000 morts.
Officiellement, la liquéfaction du sang de saint Janvier n’est pas considérée par l’Eglise catholique comme un miracle, mais comme un «événement prodigieux». L’authenticité du phénomène est controversée. Certains détracteurs prétendent que l’ampoule contiendrait une substance chimique susceptible de se liquéfier sous l’effet de la chaleur ou du mouvement. Les autorités ecclésiastiques locales ont accepté qu’une analyse spectrographique du contenu de l’ampoule soit réalisée. Celle-ci a effectivement démontré que le récipient contenait de l’hémoglobine. L’Eglise s’est cependant toujours refusée à ouvrir le reliquaire pour que la substance subissent des examens chimiques. (cath.ch/ag/rz)
Raphaël Zbinden
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