Le pape François a assuré les membres de l’Opus Dei de ses plus sincères condoléances, le 13 décembre 2016, après avoir appris la mort, la veille, de Mgr Javier Echevarria Rodriguez, prélat de l’Opus Dei et grand chancelier de l’Université pontificale de la Sainte-Croix. Mgr Echevarria, a-t-il affirmé, «a donné sa vie dans un service constant d’amour à l’Eglise et aux âmes».
Quel souvenir vous laisse Mgr Echevarria?
Mgr Antoine de Rochebrune: C’était un homme plein de bonté, souriant, prévenant. Quand j’avais à lui exposer des difficultés ou des doutes sur mon travail, je le faisais sans la moindre crainte. Et il donnait toujours des réponses emplies d’amour pour l’Eglise et le pape, dans un ton de profonde affection paternelle et de bonne humeur. A ce propos, j’étais toujours frappé de voir son sens de l’humour, qui se manifestait par exemple dans le fait de rire de bon cœur aux bonnes histoires. Il ne se prenait pas au sérieux; il aimait les gens et faisait tout pour les aider. Evidemment, parmi les nombreux souvenirs, je garde celui de mon ordination sacerdotale que j’ai reçue de ses mains.
Comment définiriez-vous sa foi?
C’était un homme qui priait beaucoup, très marial et très eucharistique. Il nous disait: «Que vous soyez sous la douche ou dans la rue… priez pour les gens, priez pour l’Eglise». Lorsque j’étais avec lui en voiture, à peine assis, nous récitions le chapelet.
Dans ses passages dans notre pays, il aimait particulièrement se recueillir dans les sanctuaires mariaux (je pense notamment à Lourdes, à la Chapelle de la Médaille miraculeuse), et il aimait prier devant les tabernacles. L’accompagner dans la prière était un vrai plaisir, car je me sentais porté par lui dans cette facilité pour aller vers Dieu.
Quelle contribution a-t-il apporté à l’Œuvre?
Il fut un père et un grand apôtre. Il a donné à l’Œuvre une impulsion profonde dans le domaine de l’apostolat de la famille, de la jeunesse et de la culture. Il poussait les initiatives et l’expansion: il est remarquable de constater qu’au cours des 22 ans durant lesquels il a été prélat, l’Opus Dei a commencé ses activités stables dans 16 nouveaux pays. Ses derniers encouragements au moment de l’Année de la miséricorde ont été d’inviter les fidèles de l’Opus Dei à s’impliquer généreusement dans des initiatives au profit de migrants, de marginaux, de personnes défavorisées, dans le but de leur faire connaître à travers cette proximité, la bonté de Dieu.
La communauté suisse particulièrement touchée
Le prélat de l’Opus Dei avait séjourné en Suisse l’été dernier. Suite aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), à Cracovie, l’évêque espagnol avait passé une semaine au sein de la communauté helvétique. «Sa mort nous touche donc de façon particulièrement intense», confie à kath.ch l’Opus Dei en Suisse. La communauté ne sait pas encore exactement qui la représentera à l’enterrement à Rome. Elle n’enverra pas de délégation officielle. Cela n’avait pas non plus été le cas pour les funérailles des prédécesseurs de Mgr Echevarria.
Sous sa direction, l’Opus Dei s’est implantée dans une quinzaine de nouveaux pays, principalement en Europe de l’Est et en Asie. «Le plus important n’est pas qu’il soit parvenu à préserver l’esprit et l’unité de l’Opus Dei dans un monde en pleine mutation, mais qu’il lui ait donné un souffle nouveau, d’une façon chaleureuse et accessible, l’amenant à poursuivre sa mission à partir de ses racines», souligne la communauté en Suisse.
Le nombre de membres de l’Opus Dei dans le pays est resté stable ces dernières années. (cath.ch/imedia/kath/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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