Les exactions contre la minorité musulmane du Myanmar se sont intensifiées depuis début octobre dernier, lorsque plusieurs centaines de personnes armées de machettes, de frondes et de bâtons ont attaqué trois postes de sécurité près de Maungdaw, dans l’ouest du pays. Le gouvernement a confirmé la mort de plus de 100 personnes. Selon l’armée, les assaillants étaient des Rohingyas. Avec le soutien d’une partie de la population birmane, influencée par les discours haineux d’extrémistes bouddhistes, l’armée a alors entamé une campagne de répression contre cette minorité religieuse.
Les tensions ont débuté en 2012, lorsque de violents affrontements ont éclaté entre la majorité bouddhiste et les Rohingyas, considérés comme des migrants illégaux venus du Bangladesh voisin. Les Nations unies estiment que 30’000 personnes ont été évacuées dans le cadre des violences, essentiellement des Rohingyas. Par ailleurs, plus de 7’000 personnes ont actuellement un besoin urgent de denrées alimentaires.
Il est difficile d’obtenir des informations sur ce qui se passe réellement sur le terrain, la zone d’intervention militaire étant fermée à toute aide humanitaire et au gouvernement civil, rapporte le quotidien français Libération. Selon des sources internationales, depuis que toute aide humanitaire a été interrompue, de 30 à 50% des 3’000 enfants affectés de malnutrition risquent de mourir à court terme. Mi novembre 2016, des hélicoptères de combat ont été utilisés contre de prétendus insurgés, rapporte l’agence d’information vaticane Fides. Des images satellitaires récemment diffusées par Human Rights Watch montrent que plus de 1’000 maisons de Rohingyas ont été rasées. Les activistes de la minorité ont déclaré que les forces de sécurité incendiaient des villages entiers. Selon le Conseil européen rohingya, les forces armées birmanes auraient, depuis début octobre, brûlé plus de 2’500 maisons, tué au moins 400 personnes, brûlé des enfants vifs et violé plus de 200 femmes et jeunes filles. L’armée du Myanmar ne reconnaît, elle, la mort que de 86 personnes et revendique aussi des pertes humaines dans ses rangs. (cath.ch/fides/ag/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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