Sénégal: le Frère Catta élevé au rang de «trésor humain vivant»

Le Sénégal a élevé au rang de «trésor humain vivant» (THV) le Frère Dominique Catta, âgé de 90 ans. Ce dernier survivant des neuf moines français de l’Abbaye de Solesmes, fondateurs du monastère de Keur Moussa, au Sénégal, est ainsi distingué pour son œuvre musicale contribuant à la préservation et à la valorisation du patrimoine culturel sénégalais.

Le prêtre a notamment permis de révolutionner la pratique de la kora, une harpe-luth d’origine mandingue, en l’adaptant comme instrument d’accompagnement des chants liturgiques, rapportent fin novembre 2016 les médias sénégalais.

Le THV est l’une des plus hautes distinctions culturelles internationales. Elle a été adoptée par le Sénégal en 2006. Elle existe également depuis plusieurs décennies en France, sous l’appellation «maîtres d’art». Ce titre distingue des professionnels des métiers d’arts, pour leur savoir-faire exceptionnel et leurs capacités à transmettre leurs connaissances. Les THV sont reconnus par l’UNESCO, à travers une convention internationale de 2003 sur la protection du patrimoine culturel immatériel.

Revaloriser la culture africaine

En lui remettant la distinction devant un public nombreux, Mbagnick Nidaye, ministre sénégalais de la Culture et de la Communication, a rappelé que l’œuvre du Frère Catta avait contribué à revaloriser la kora africaine, devenue sans aucun doute l’instrument de musique africaine le plus répandu dans le monde. «Le Frère Dominique Catta a mis en lumière la richesse de notre culture par son apport décisif dans la renommée de l’atelier de lutherie musicale du monastère», fondé en 1963, a souligné Mbagnick ndiaye.

Il a rappelé que la découverte de la kora par le Frère Catta s’était faite à travers l’écoute des génériques de la radio nationale du Sénégal et son amitié avec des griots, maîtres de cet instrument.

La musique pour honorer Dieu

L’abbé Ange Marie Niouky, Supérieur du monastère de Keur Moussa, a souligné que, tout au long de sa vie, le Frère Catta avait puisé dans les trésors traditionnels musicaux du continent africain une inspiration mise au service de l’Eglise, pour honorer Dieu. Il a ajouté que cette dernière distinction célébrait «les valeurs de partage, de générosité», et manifestait «l’attachement d’une âme à sa terre d’accueil, à l’homme et à la nature en ce qu’ils ont de plus beau». L’abbaye de Keur Moussa a reçu par le passé plusieurs autres distinctions relatives à ses activités musicales.

A 90 ans, le Frère Catta continue d’exercer son ministère sur la terre du Sénégal, où il vit depuis 1963. (cath.ch/ibc/ag/rz)

 

Raphaël Zbinden

Portail catholique suisse

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