Intan Olivia Banjarnahor est décédée après avoir été brûlée le 13 novembre lors d’une attaque au cocktail Molotov menée par un homme âgé de 32 ans proche des milieux islamistes. Trois autres jeunes enfants sont toujours hospitalisés.
L’attaque de l’église chrétienne intervient dans un climat politique lourd de menaces, à quelques mois d’échéances électorales importantes sur lesquelles les formations musulmanes extrémistes cherchent à peser, commente l’agence d’information Eglises d’Asie .
L’attentat s’est produit à Samarinda, capitale de la province de Kalimantan-Est, sur la côte orientale de l’île de Bornéo. Peu après 10h15, dimanche 13 novembre, le culte dominical était en train de s’achever dans l’église de la Batak Society Christian Church, une des plus importantes dénominations protestantes du pays. Afin de ne pas troubler le recueillement de la centaine de fidèles qui se trouvaient là, une poignée de jeunes enfants, âgés de 2 à 5 ans, jouaient sur le parvis de l’église, lorsqu’un homme en mobylette a lancé sur eux un cocktail molotov.
A Djakarta, l’attaque dirigée contre l’église chrétienne n’a pas été perçue comme un fait divers isolé. Le président de la République Joko Widodo a fait savoir immédiatement qu’il avait donné instruction au chef de la police nationale de faire respecter le droit sans faiblir et d’ouvrir une enquête approfondie.
La police a ainsi rapidement arrêté l’auteur de l’attaque, et il s’est avéré qu’il avait été condamné à trois ans et demi de prison ferme en 2011 pour avoir pris part à un projet d’attentat visant un centre universitaire et une église pentecôtiste. Il avait été libéré en juillet 2014 pour bonne conduite. Il semble alors avoir rejoint immédiatement la branche de Kalimantan-Est de la Jamaah Ansharut Daulah (JAD), organisation terroriste présentée comme le soutien de Daech en Indonésie et qui serait derrière le spectaculaire attentat-suicide commis à Djakarta le 14 janvier dernier.
Dans ce vaste pays-archipel de 240 millions d’habitants où les musulmans représentent officiellement 87% de la population et les chrétiens 10%, l’attaque de Samarinda en rappelle d’autres. Elle intervient aussi quelques jours après la manifestation organisée le 4 novembre dernier à Djakarta et dans plusieurs villes du pays par les organisations musulmanes radicales telles que le Front des défenseurs de l’islam. (cath.ch-apic/eda/mp)
Maurice Page
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