A l’invitation du pape, près de 3500 exclus européens ont convergé à Rome du 10 au 13 novembre 2016 pour participer à Fratello, le pèlerinage de la Miséricorde. 82 Romands y ont pris part avec beaucoup d’émotion et d’enthousiasme. Deux d’entre eux ont même le privilège de dialoguer avec le pape, lors de l’audience qu’il a accordé à l’ensemble de ces pèlerins peu ordinaires.
Zaragoza, de Renens, et David, de Neuchâtel, ont eu la chance d’être aux premières loges lors de la rencontre de vendredi avec le pape François. Ils en gardent un souvenir ému. «Après avoir parlé à tous les pèlerins, il est venu vers nous, la centaine de personnes réunis au premier rang pour dialoguer un peu avec lui.» David en garde un souvenir ébloui. «Après ça, je vais changer ma relation avec le Christ.»
Tous ces pèlerins peu ordinaires au Vatican ont connu des vies difficiles, marquées par les drogues, les abus d’alcool, la misère, la solitude, parfois des fragilités psychologiques. Comme le raconte l’un d’eux, «lorsqu’on est pauvre, c’est difficile à vivre quasiment chaque jour». Ce que soulignait justement l’évangile de Luc à la messe dominicale, présidée par François dans la basilique saint-Pierre: «C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie.»
La veille, à la fin d’une première messe solennelle avec d’autres francophones, les pèlerins ont eu l’occasion d’accomplir sur les célébrants un geste extraordinaire que leur a enseigné François. Avant de quitter l’église, les prêtres se sont mis à genoux dans l’allée centrale et les pèlerins leur ont imposé les mains sur la tête ou sur l’épaule, tout en priant silencieusement pour eux. C’est la prière des pauvres enseignée la veille à l’audience au Vatican par le pape. «François a besoin de vous pour construire l’Eglise», a résumé Mgr Philippe Barbarin, l’archevêque de Lyon.
En fin d’après-midi, les pèlerins ont vécu un moment très fort à la basilique de Saint-Paul-hors-les-murs. Les pèlerins des 22 nations européennes représentées à ce pèlerinage ont défilé dans les jardins de la basilique pour une marche aux flambeaux avec leur emblème national. Puis ils ont vécu une célébration très émouvante. Des pèlerins, des exclus, ont raconté leurs souffrances. Certains se sont confessés, parfois pour la première fois. Un temps de prière s’est achevé par une folle danse entamée par Zaragoza, la migrante vaudoise d’origine péruvienne, qui avait discuté la veille avec le pape. Ce geste spontané s’est achevé dans le métro romain, les pèlerins entraînant des Romains dans leur joyeuse farandole.
Ces quatre jours de pèlerinage ont aussi donné l’occasion à nos Suisses de découvrir Rome, ses palais et son métro bondé, ses basiliques majestueuses et ses restaurants populaires. «On a mangé des pâtes midi et soir, mais il y avait aussi de très bonnes glaces».
Et puis, dimanche en début de soirée, avant de rentrer en Suisse, les organisateurs les ont invités dans un restaurant situé à côté de la fontaine de Trevi. «Ils ont été super, nos accompagnants. Il ne nous restait plus qu’à monter dans notre bus à deux étages pour rejoindre la Suisse dans la nuit. Au petit matin, au restauroute de Martigny, régnait une ambiance paisible et sereine.» (cath.ch/jbw/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/fratello-82-demunis-romands-heureux-de-rencontre-pape/