Dans son homélie, prononcée devant environ 3’500 personnes, le pape François a affirmé que l’Eglise devait prendre soin des pauvres: cela constitue pour lui un «devoir évangélique.» Car cela libère, a-t-il expliqué, «des oripeaux qui distraient, des intérêts et des privilèges, de l’attachement au pouvoir et à la gloire, de la séduction de l’esprit du monde».
Il faut être «pauvres de soi et riche de Dieu», a encore précisé le pape. Les plus grands biens et les «précieuses réalités qui demeurent» sont le Seigneur et le prochain. Tout le reste passe, a-t-il poursuivi: «les royaumes les plus puissants, les édifices les plus sacrés et les réalités les plus stables du monde, et même cette belle basilique»…
«Mais ce qui est inacceptable aujourd’hui, a poursuivi le successeur de Pierre, c’est que la personne humaine, placée par Dieu au sommet de la création, est souvent rejetée». C’est un symptôme de sclérose spirituelle, a-t-il pointé, lorsque l’intérêt se concentre sur les choses à produire plutôt que sur les personnes à aimer. «Ainsi naît la contradiction tragique de nos temps: plus augmentent le progrès et les possibilités, ce qui est un bien, plus il y a de gens qui ne peuvent pas y accéder».
Alors la conscience est anesthésiée, a appuyé le pape: le frère qui souffre ou les problèmes sérieux du monde deviennent seulement «des refrains entendus dans les revues de presse des journaux télévisés». Dès lors, les pauvres aident à «nous harmoniser sur la longueur d’onde de Dieu», à ne pas s’arrêter à l’apparence pour regarder les nombreux pauvres Lazare d’aujourd’hui. «Ne pas le faire, c’est tourner le dos à Dieu», a encore prévenu le pontife.
Le pape François a également invité les fidèles à ne pas se fier, par curiosité, à l’esprit faux de prédicateurs apocalyptiques: «celui qui suit Jésus ne prête pas l’oreille aux prophètes de malheur, aux vanités des horoscopes, aux prédictions qui suscitent peur, en distrayant de ce qui compte».
Le Souverain pontife a enfin demandé, alors que se ferment les Portes de la miséricorde, de garder les yeux ouverts sur Dieu, «en purifiant (…) des représentations trompeuses et effrayantes, du dieu du pouvoir et des châtiments, des projections de l’orgueil et de la crainte des hommes». Et de regarder «avec confiance le Dieu de la miséricorde, avec la certitude que ›l’amour ne passera jamais’ (1Co 13,8).
Les portes des cathédrales et sanctuaires du monde entier se fermeront le 13 novembre, en conclusion de l’Année sainte de la miséricorde. Le pape François clôturera le jubilé le 20 novembre prochain à la basilique Saint-Pierre.
Au cours du jubilé des personnes pauvres, organisé par l’association Fratello, une procession aux flambeaux suivie d’une veillée de prière et d’adoration eucharistique a réuni, le 12 novembre, les milliers de participants à la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs à Rome. Présidée par le cardinal Philippe Barbarin, et entrecoupée de témoignages, la veillée a donné lieu à de nombreuses confessions des deux côtés de la nef de la basilique majeure. (cath.ch/imedia/bh)
Bernard Hallet
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