Les résultats des fouilles entreprises dans le cadre du programme de restauration de l’abbatiale de Payerne apportent de nouveaux éléments quant à la datation de l’édifice. L’abbatiale aurait été réalisée entre le 11 et le 12e siècle, pensait-on. La grande église romane construite autour de l’ancienne église carolingienne, peu à peu détruite, remonterait en réalité à 1050. Avec cette nouvelle datation, l’abbatiale broyarde aurait très bien pu inspirer celle de Cluny, située en Bourgogne, en France, qui était la plus importante de l’Europe médiévale.
Autre élément, la villa attribuée au romain Paternus, dont on a trouvé les vestiges sous l’abbatiale, n’est pas aussi tardive que l’on pensait. Des traces nouvellement révélées, situées plus à l’ouest, témoignent de constructions antérieures. La villa Paterniaca est restée en fonction jusqu’au 6e siècle de notre ère. Une date qui coïnciderait avec l’érection par le premier évêque de Lausanne, Marius d’Avenches, d’un oratoire à la Vierge. Ce lieu de culte se situerait donc plus à l’est de l’édifice, remarque le quotidien vaudois.
Ce que les chercheurs pensaient être une église trouvée sous l’abbatiale est en fait un établissement plusieurs fois agrandi entre les 7e et 10e siècles, comme l’attestent les datations au carbone 14. Des centaines de tombes ont été ajoutées à l’église à trois nefs de l’époque. Elles constituent un cimetière d’une envergure qui a surpris les archéologues. Les fouilles ont révélé des tombes importantes qui seront analysées par des anthropologues.
L’église est toujours fermée au public. Les travaux de rénovation, devisés à 7,5 millions de francs, se poursuivront jusqu’en 2019. Il reste à achever la première partie du plan de sauvegarde lancé en 2013, la restauration des façades, de la toiture et des structures. (cath.ch/24heures/bh)
Bernard Hallet
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