Cette dernière réaction publiée par la presse date d’avant l’élection: dans des propos recueillis le 7 novembre, la veille de l’élection de Donald Trump, le journaliste italien et fondateur de La Repubblica a demandé l’avis du Souverain pontife sur le candidat Trump, au début d’un entretien portant sur les mouvements populaires chrétiens, rencontrés par le pape deux jours plus tôt.
«Je ne donne pas de jugements sur les gens et les hommes politiques, y affirme le pape, je veux juste comprendre la souffrance que leur approche cause aux pauvres et aux exclus.»
Le 10 novembre, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, répondait également aux journalistes en marge d’une présentation d’un recueil de textes du cardinal Bergoglio. Le premier collaborateur de l’actuel pontife a précisé à cette occasion la position du Saint-Siège. «Attendons de voir quels seront les choix de Donald Trump durant son mandat. Donnons-nous lui le temps de commencer».
Le prélat réagissait à un rappel des propos du pape en février 2016, au retour du Mexique, concernant Donald Trump: le pape affirmait qu’une personne «qui pense seulement à faire des murs n’est pas chrétien(ne)». Le Père Federico Lombardi, alors directeur de la salle de presse du Saint-Siège, avait par la suite précisé ces propos, affirmant qu’il ne s’agissait pas d’une «attaque personnelle ni d’une indication de vote».
Dans un message enregistré sur Radio Vatican le 9 novembre, le cardinal Parolin a aussi déclaré respecter «la volonté exprimée par le peuple américain». Le ‘numéro 2’ du Saint-Siège a adressé ses meilleurs vœux et sa prière au nouveau président des Etats-Unis. «Que le Seigneur l’éclaire et le soutienne au service de sa patrie, mais aussi au service du bien-être et de la paix dans le monde», a ajouté le haut prélat. «Il faut tous travailler pour changer la situation mondiale, qui est dans une situation de grave déchirement, de grave conflit».
Au cours des derniers jours, le cardinal américain Raymond Leo Burke, ‘patron’ de l’Ordre souverain de Malte, s’est en outre exprimé à deux reprises dans la presse italienne et américaine, les 9 et 10 novembre, sur l’élection de Donald Trump. Le prélat a notamment expliqué au National Catholic Register, le 9 novembre, que l’élection d’un candidat «hors normes» était un «signe clair» que le peuple américain avait pris conscience de la situation «sérieuse» du pays, au regard d’enjeux «fondamentaux» liés au bien commun comme la protection de la vie ou la liberté religieuse.
Des enjeux également soulignés par le président de la Conférence des évêques américains, Mgr Joseph E. Kurtz, le 9 novembre. L’archevêque de Louisville a affirmé dans un communiqué: «je félicite Monsieur Trump et tous les élus d’hier. (…) La Conférence des évêques souhaite vivement travailler avec le Président Trump pour protéger la vie humaine de la naissance -souvent vulnérable- à la mort naturelle. (…) Nous tenons fortement à ce que nos frères et sœurs migrants ou réfugiés soient humainement accueillis sans pour autant compromettre notre sécurité. Nous attirons l’attention sur la violente persécution qui menace les chrétiens et les personnes d’autres religions dans le monde particulièrement au Moyen Orient. Nous serons attentifs à l’engagement de la nouvelle administration pour la liberté religieuse de notre pays, assurant les croyants de rester libres de proclamer la vérité humaine –homme/femme- et l’unique lien du mariage entre eux».
Selon le New York Times, 52 % des catholiques – moins que les protestants et les évangéliques – ont voté pour Donald Trump contre 45 % en faveur d’Hillary Clinton. Les catholiques représentent un quart de l’électorat américain.
Succédant à Barack Obama, Donald Trump a remporté les élections face à la candidate démocrate, Hillary Clinton. Il devient ainsi le 45e président des Etats-Unis et prendra ses fonctions le 20 janvier 2017. (cath.ch/imedia/ap/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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