Lors de la publication du rapport, José Manuel Salazar, directeur régional de l’OIT pour l’Amérique latine et les Caraïbes, a rappelé que la vulnérabilité des populations rurales pauvres (salaires bas, pauvreté, absence de protections sociales) est notamment liée à la faiblesse des investissements publics et privés dans les infrastructures productives et sociales.
Le rapport de l’OIT indique aussi que le travail n’est pas un gage d’enrichissement. La preuve: 56% des travailleurs ruraux d’Amérique latine et des Caraïbes sont en situation de vulnérabilité. Le taux de travailleurs urbains pauvres, lui, est de 27%.
Pire: 37% de la population rurale seulement bénéficie d’une couverture en termes de santé, (56% pour les populations urbaines). Autre exemple: 26,5% des personnes vivant en milieu rural bénéficient de retraites (56,3% en zone urbaine). En revanche, le chômage des 14 pays analysés est deux fois plus important en milieu urbain (7,6%) que dans les campagnes (3,1%).
Le rapport de l’OIT évoque également l’une des raisons des salaires bas versés aux travailleurs ruraux. Dans certains pays, les amendes dressées aux entreprises qui ne payent pas un salaire minimum à leurs employés sont en effet tellement basses qu’il est plus rentable économiquement pour elles de payer ces amendes que de donner les salaires légaux. «Il y a des indications qui démontrent que ce phénomène est largement répandu dans la région», assure José Manuel Salazar. (cath.ch-apic/jcg/be)
Jacques Berset
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