Recevant les membres de l’Institut Jean Paul II d’études sur le mariage et la famille, qui fête ses 35 ans d’existence, à la salle Clémentine du Palais apostolique, le pape François a salué le caractère précurseur de l’intuition du pape Jean Paul II. Une l’intuition qui doit être encore plus «reconnue et appréciée» dans son actualité et sa fécondité, a-t-il ajouté.
L’actuel successeur de Pierre a souligné notamment l’attention que l’Eglise porte à l’alliance entre un homme et une femme, «très délicate frontière de l’humain» aujourd’hui, dans une culture qui exalte l’individualisme narcissique, et impose des idéologies qui agressent le projet familial.
Le pape François a une nouvelle fois mis en garde contre la tentation de nier la différence sexuelle, propre à la culture moderne, qui semble comme bloquée dans cette tendance, plutôt que de chercher à résoudre les problèmes qui la mortifient. Tout cela contredit le dessein de Dieu, a affirmé le pape, pour qui la famille est comme une icône de l’alliance entre Dieu et les hommes. Alliance comparable, selon saint Paul, à l’alliance du Christ et de l’Eglise (Eph, 5,32).
Il y a là pour le pontife une intelligence d’amour, une vérité et une beauté, qu’il s’agit de savoir déchiffrer et interpréter pour notre temps. Le pape appelle ainsi à une réhabilitation de cette extraordinaire invention de la création divine que sont les rapports entre Dieu, l’homme et la femme et leurs enfants. C’est même pour lui une ‘clef d’or’ pour comprendre le monde, l’histoire, et l’amour de Dieu pour tous.
Enfin, le pape François a rappelé la nécessité d’allier théologie et pastorale en matière familiale. S’appuyant sur son exhortation apostolique Amoris Laetitia, et soulignant l’écueil d’une idéalisation excessive du mariage, le pontife a affirmé qu’une doctrine théologique qui ne se laisse pas orienter et former par la finalité évangélisatrice de l’Eglise est tout aussi impensable qu’une pastorale qui délaisse le trésor de la Révélation et de la tradition.
Face à la complexité de ces enjeux, il est donc important pour le pontife que l’Institut Jean Paul II soutienne la nécessaire ouverture de l’intelligence de la foi au service de la sollicitude pastorale du successeur de Pierre. De même qu’apparaît indispensable un lien plus étroit entre l’Institut Jean Paul II et l’Académie pour la vie, a encore souligné le pape, pour aborder ces questions avec toute la rigueur nécessaire, sans tomber dans la tentation de les ajuster un peu et de les domestiquer.
Fondé en 1981 par le pape Jean Paul II et rattaché à l’Université pontificale du Latran, l’Institut d’études sur la famille et le mariage délivre des diplômes de théologie – doctorat et maîtrise – dans le domaine du mariage et de la famille avec une spécialisation en bioéthique. Il fêtera le 22 novembre ses 35 ans d’existence.
Présent sur tous les continents, l’Institut Jean Paul II est dirigé par un grand chancelier et un président. Selon les statuts, le grand chancelier est un cardinal-vicaire du diocèse de Rome. Mais le pape François a choisi par dérogation le 15 aout dernier de nommer à ce poste Mgr Vincenzo Paglia. Ancien président du Conseil pontifical pour la famille, Mgr Paglia est également président de l’Académie pontificale pour la vie. (cath.ch-apic/imedia/ap/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/difference-sexuelle-nouvelle-frontiere-de-lhumain-affirme-pape-francois/