Secondé par une quinzaine de bénévoles, il dirige ce centre sis à la Route de Morat 18A, tout à côté du Monastère de la Visitation, depuis son ouverture il y a bientôt deux ans.
Chaque semaine, selon les périodes, entre 150 et 220 personnes sont accueillies à l’ASE. «Vu la situation géopolitique dans le monde, nous recevons évidemment pas mal de requérants d’asile, mais il y a aussi des gens qui viennent nous rendre visite simplement pour boire un café, discuter, rompre la solitude…».
Olivier Messer est le responsable et le seul salarié de cette structure (à 65%, le 35% restant étant occupé par un poste d’aumônier de prison), qui vit grâce à l’engagement de bénévoles. Ce lieu, qui privilégie l’écoute et le partage, a été créé pour soulager les paroisses et les communautés religieuses du décanat de Fribourg, de plus en plus sollicitées par des gens fragilisés qui sonnaient à la porte.
La cheville ouvrière de sa fondation a été l’abbé André Vienny, doyen du grand Fribourg, qui voulait décharger les paroisses de cette tâche et unifier les pratiques d’aide, pour éviter le «tourisme social» aux portes des couvents et des secrétariats paroissiaux.
«Toutes ces sollicitations retombaient sur les épaules des secrétaires paroissiales, leur donnaient énormément de travail, parfois plusieurs heures par jour. Un tel accueil demande de plus un certain niveau de professionnalisation. «Il fallait casser le rite de la simple demande d’un bon pour un repas, créer un espace d’écoute pour les visiteurs, tisser un lien», souligne l’assistant pastoral. Et ce lien peut également naître entre visiteurs. Pour certains, c’est un moyen de briser l’isolement.
Olivier Messer précise que, s’il rencontre des personnes confrontées à la misère, ce n’est pas la majorité de ceux qui sollicitent des bons repas. Parmi eux, il y a aussi des Suisses, des Fribourgeois, des rentiers AVS ou AI, qui n’ont pas beaucoup de ressources. «Nous sommes d’abord un point de rencontre. Une grande partie des visiteurs sont des gens de passage, en majorité des étrangers, des gens du voyage également».
A l’ASE, les bénévoles offrent une boisson à la porte, donnent du temps pour l’écoute. C’est Olivier Messer qui se charge du premier entretien. En fonction des demandes, le visiteur est réorienté vers des services spécialisés, par exemple vers Caritas Fribourg pour une consultation juridique ou sociale. «On donne, au nom des paroisses, des bons repas, ou des bons de nuitée à La Tuile. Pour les cas plus difficiles, l’ASE peut les adresser à Caritas, pour des questions de désendettement par exemple, ou aux Conférences Saint-Vincent de Paul… s’il faut payer une facture de dentiste. On travaille en réseau». Les partenaires sont notamment Le Tremplin, Banc Public, La Tuile, et bien évidemment Caritas Fribourg.
Le responsable de l’ASE s’appuie sur des bénévoles aux compétences très variées: cela va de l’animateur pastoral en charge de la diaconie à un travailleur social retraité, d’une jeune maman à un étudiant ou à un ancien juge…
«Nous avons toutes sortes de profils et on bénéficie ainsi de leurs savoirs. Mais il faut cependant se former: chaque bénévole signe une charte et le responsable s’engage à proposer des formations. Il doit donner des outils aux bénévoles, pour qu’ils maîtrisent les diverses situations. C’est pour cela que j’ai fait appel à Caritas Fribourg, sachant que l’une de ses missions est précisément la formation des bénévoles. Il s’agissait pour nous de mieux connaître le réseau social fribourgeois et d’acquérir des aptitudes dans la prise en charge personnelle de nos visiteurs. Cette formation a répondu pleinement à nos attentes». (cath.ch-apic/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse
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