Un peuple avec son évêque aux sources de la foi, à Rome: voilà ce qu’est un pèlerinage diocésain. C’est ce que vit le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg avec Mgr Morerod dans la Ville éternelle, du 22 au 27 octobre 2016. Car l’Année de la miséricorde voulue par le pape François conduit à Rome des colonnes de pèlerins.
Leur but ? visiter les quatre basiliques majeures de Rome et surtout passer les Portes saintes. Les 640 pèlerins vaudois, genevois, neuchâtelois et fribourgeois ont donc suivi cet itinéraire avec légèreté et gravité. De Sainte-Marie-Majeure à Saint-Paul-hors-les-Murs, en passant par Saint-Pierre et Saint-Jean-de-Latran, ils ont franchi ces seuils bénis.
Mais la démarche du pèlerinage permet aussi à l’évêque de rencontrer son peuple. «Je suis avec vous depuis cinq ans, a lancé Mgr Charles Morerod, à Saint-Jean-de-Latran. Et je suis marié avec vous, car je suis bagué, comme un oiseau. L’Eglise est mon épouse et cette Eglise, c’est vous».
Les étapes de l’itinéraire des pèlerins romands à Rome
L’évêque diocésain avait déjà exhorté son peuple à la foi à St-Pierre, le deuxième jour. En rappelant les fouilles sous la basilique qui avaient mis à jour le corps de l’apôtre, Mgr Morerod indiquait combien la foi de l’Eglise s’accordait avec celle de l’évêque de Rome. Et cette proximité avec le corps de l’apôtre Pierre permettait de toucher «l’Evangile de ses mains». « Et les papes Jean XXIII et Jean Paul II, proclamés saints, ont été les témoins de cette continuité de la foi de Pierre ».
Pour Monique, de Vevey, « venir à Rome, c’était répondre à l’appel du pape François. On est solidaire avec lui, silencieusement. Car si on marche dans les pas de ce pape formidable, personne ne peut plus se moquer des chrétiens ». En écho, Bernard, du Val-de-Ruz, a été impressionné par le renouvellement des vœux du baptême réalisé au baptistère de St-Jean-de-Latran, où l’empereur Constantin reçut le baptême: «Nous sommes en chemin, avec le pape. Et de réaffirmer notre foi à l’endroit où Constantin a été baptisé au 4e siècle est un symbole très fort ».
Mais un pèlerinage, ce sont aussi des histoires multiples qui se croisent, se répondent, s’enrichissent. Et un défi colossal pour les organisateurs. Car procurer gîte et couvert à plus de 600 personnes, dans des lieux différents, les véhiculer d’un lieu à l’autre, leur fournir des guides touristiques et des pasteurs n’a rien d’une balade. Sans compter la présence de personnes handicapées invitées par le Centre œcuménique de pastorale spécialisée (COEPS) du canton de Fribourg et leurs animateurs, ainsi que la chorale de Lourdes, chargée d’animer les offices, ce qu’elle fit avec enthousiasme.
Les pèlerins ont ainsi pu goûter à la vie romaine avec ses retards de circulation, ses contrôles de sécurité devant les basiliques, des aléas des plannings à ajuster constamment. « Si arrangia, on s’arrange », dit Isabelle Reuse, de Bulle, à charge de l’organisation avec Mgr Rémy Berchier. A Rome, «on s’arrange» toujours, même si cela tient parfois du miracle. Ainsi il a fallu «dépanner» un restaurateur défaillant en faisant livrer en urgence des pizzas d’un pizzaiolo voisin pour 120 convives. Et les arrangements se font aussi entre pèlerins. Une dame qui avait perdu son porte-monnaie a été dépannée par la générosité de ses compagnons de route. «Des gestes de miséricorde concrets, relève l’abbé Jean Burin des Roziers, prêtre à Morges. Car venir en pèlerinage c’est vivre le cœur de notre foi. Personne ne vient uniquement en son nom : c’est une démarche ecclésiale.»
Car le pèlerin se fait aussi touriste, par moments: visite du centre de Rome, des catacombes, passage par les principales places romaines ont agrémenté le séjour romain, du Forum à la Fontaine de Trevi. Le programme très dense a cependant paru chargé, notamment pour les familles et les personnes à mobilité plus réduite,
Mais au soir du troisième jour, le bilan est plutôt positif. Et la perspective de l’audience du mercredi avec le pape François a fait monter d’un cran la tension. «Lorsqu’on dira le nom du diocèse sur la Place Saint-Pierre, a lancé Mgr Morerod à ses diocésains, n’oubliez pas de crier, de faire du bruit et d’agiter très fortement vos drapeaux et vos foulards oranges». Le message d’encouragement d’un évêque à ses diocésains. (cath.ch/bl)
San Egidio
La soirée du deuxième jour à Rome, le 24 octobre, a été consacrée à la communauté San Egidio dans le quartier du Trastevere à Rome. Découverte, pour beaucoup, de cette communauté née sous la houlette d’Andrea RIccardi, et qui a essaimé dans le monde entier, et même à Lausanne.
L’engagement de personnes ordinaires auprès des plus pauvres a impressionné. Les axes de San Egidio, résumés sous trois P (prière, pauvres et paix) ont permis de donner à la «contagion d’amour» une forme concrète. Chaque année dans le monde, les fêtes de Noël de San Egidio rassemblent des milliers de personnes: 170’000 au total en 2015.
Bernard Litzler
Portail catholique suisse
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