Cette assemblée plénière était dédiée au dialogue interreligieux, avait pour thème : «La paix est un don du Dieu unique. Croyants (chrétiens et musulmans), consolidons ce don au Congo-Brazzaville et dans nos communautés à travers le dialogue». La montée dans le monde du fondamentalisme religieux, notamment islamiste, fait de plus en plus apparaître les religions sous un jour qui tend à laisser croire que celles-ci ne seraient, dans leur prétention universaliste, que des facteurs de division sociale et de violence, déplorent les évêques congolais.
«Le Congo, ont-ils poursuivi, continue depuis plus d’une décennie, de traverser des tribulations sociopolitiques émaillées de violences et d’atteintes à la vie et aux droits humains fondamentaux». Même si ces violences ne revêtent pas un caractère religieux, L’Eglise lance un appel à tous les croyants, à dialoguer davantage. «Musulmans et chrétiens, nous faisons référence à Abraham, nous avons tout avantage à mieux nous estimer et pouvoir travailler ensemble au développement de notre société et bâtir ensemble la Cité de Dieu»
La déclaration de la CEC, en 34 points, insiste sur «la paix et le dialogue dans la société, le croyant et la paix», entre autres, tout en proposant «quelques pistes pour une culture et une éducation véritable à la paix». Elle lance «un appel pressant» à toutes les couches de la société, pour repousser la violence sous toutes ses formes, à privilégier le dialogue, à promouvoir l’unité et à désirer inlassablement la paix.
Aux hommes politiques du pays, les évêques ont rappelé que la raison d’être du pouvoir politique, dans toutes les sociétés humaines, est l’établissement de l’équilibre nécessaire entre l’ordre social et la liberté individuelle. Car l’obéissance individuelle à la loi de la cité est conditionnée par la capacité du pouvoir de l’Etat, d’assurer la sécurité de chacun et de tous.
«La paix au Congo est menacée, à cause de l’absence d’un dialogue national sans exclusive, de l’utilisation de la force pour résoudre les différends politiques, de l’emprisonnement sans procès de certains acteurs politiques, des groupes armés dans le département du Pool (comme les ninjas-nsiloulou)», ont déploré les évêques de la CEC.
Dans ce cadre, ils ont estimé que l’emprisonnement de membres de l’opposition constitue une souffrance insurmontable, non seulement pour leurs familles, mais aussi pour tout congolais épris de paix. «Cette situation ne peut nous laisser indifférents, nous, évêques du Congo, en cette année du jubilé extraordinaire de la miséricorde», ont-ils souligné, demandant au Président Denis Sassou Nguesso, de libérer tous les prisonniers politiques non régulièrement jugés. (cath.ch-apic/com/ibc)
Maurice Page
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