Il semble que les récentes révélations et rumeurs sur le comportement sexuel de Donald Trump aient particulièrement nuit à son image parmi les catholiques d’origine européenne, souligne le 18 octobre 2016 le quotidien britannique The Telegraph. Début octobre encore, Donald Trump était crédité de 56% des intentions de vote dans cette catégorie de population, contre 31% pour sa rivale démocrate. Suite à la publication d’une vidéo révélant des propos méprisants du milliardaire envers les femmes, suivie des plusieurs accusations de harcèlement sexuel, les derniers sondages notent qu’Hillary Clinton dépasse désormais Donald Trump, recevant le soutien de 46% des catholiques «blancs». Ces électeurs sont encore 42% à vouloir voter pour ce dernier. Le vote catholique américain en général se positionne à 61% en faveur de la démocrate, contre 34% pour le républicain. «C’est un coup très dur pour les chances de victoire de Donald Trump, à trois semaines des élections», commente le journal britannique. «En fait, cela pourrait être un coup fatal».
Le soutien des catholiques blancs a été très important pour les candidats républicains, dans les dernières décennies. 59% d’entre eux avaient voté pour Mitt Romney en 2012. Signe du désamour profond de cette catégorie de votants envers Donald Trump, la très conservatrice organisation américaine Catholic Vote a publié un communiqué incendiaire contre sa candidature. «Les récents propos révélés de Donald Trump sont dégoûtants et simplement indéfendables», s’indigne le message. L’organisation demande carrément une intervention du Parti républicain pour qu’il renonce à se présenter.
La dizaine d’accusations de harcèlements sexuels qui ont émergé dernièrement contre le magnat de l’immobilier ont certainement encore davantage écorné son image chez les catholiques.
Son différend avec le pape François, en février dernier, ne l’a sans doute pas non plus aidé. Le pontife avait affirmé que Donald Trump «n’était pas chrétien», eu égard à son intention de déporter 11 millions d’immigrés illégaux et de construire un mur à la frontière avec le Mexique. Le milliardaire avait rétorqué qu’il n’était pas dans les attributions du pontife de désigner qui était chrétien ou pas.
Tout aussi grave pour la carrière politique de Donald Trump, les révélations ont érodé son soutien également chez les évangéliques, un électorat d’habitude massivement favorable aux républicains. Un éditorial du magazine évangélique phare Christianity Today a ainsi martelé que «les chrétiens ne devraient pas soutenir un homme dont la vie est basée sur l’idolâtrie, la cupidité et l’immoralité sexuelle».
Quoiqu’il en soit, le vote catholique n’est pas forcément acquis à Hillary Clinton, commente le journal britannique. Des courriels récemment rendus publics ont révélé que des responsables de la campagne démocrate avaient utilisé des termes offensants contre les catholiques républicains. (cath.ch-apic/tel/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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