«Voir la pauvreté dans la chair d’un homme, nous interpelle», lance le pape François

Le pape François a appelé les chrétiens à donner à manger et à boire à ceux qui sont dans le besoin, lors de l’audience générale du 19 octobre 2016 sur une place Saint-Pierre bien remplie. Car «à travers le fait de donner à manger aux affamés (…) passe notre rapport à Dieu», a-t-il affirmé.

Le pontife a ainsi jugé que chacun devait seulement commencer par donner quelque chose à manger et à boire, comme y invite les œuvres de miséricorde. «Si tu fais cela, il ne manquera pas que quelqu’un dise, ›il est fou, il parle avec un pauvre’», a prévenu le pape. Pourtant, a-t-il insisté, ce devoir ne peut être délégué. «Ce pauvre a besoin de moi, de mon aide, de ma parole, de mon engagement».

Une aide élémentaire que nous ne sommes pas toujours capables de dispenser, a regretté le pape. «Lorsque nous croisons une personne dans le besoin, tournons-nous la tête?», s’est-il interrogé, avant d’improviser et de déclarer avec fermeté: «la pauvreté éloignée ne nous parle pas, mais quand tu la vois dans la chair d’un homme, d’une femme ou d’un enfant, ça nous interpelle». »N’oublions pas les paroles de Jésus : ›Je suis le pain de la vie›», a demandé le souverain pontife. Selon lui, cette phrase est une provocation à reconnaître qu’à travers le fait de donner à manger passe notre rapport à Dieu.

La vaine recherche du bien-être

Dès le début de sa catéchèse, le pape François a appelé les chrétiens à ne pas être en quête d’un vain bien-être, mais à répondre à des situations urgentes. «Une des conséquences de ce qu’on appelle le ›bien-être’ est de conduire les personnes à se replier sur soi, les rendant insensibles aux besoins d’autrui», a-t-il expliqué.

Au terme de son audience, le pape François a salué les pèlerins français, en particulier les prêtres du diocèse d’Orléans accompagné de leur évêque Mgr Jacques Blaquart. Le pape s’est ensuite adressé aux Polonais, rappelant la fête liturgique de ce jour, dédiée au bienheureux Père Jerzy Popieluszko (1947-1984), torturé et assassiné par la police politique communiste. Ce martyr s’est exposé personnellement pour les ouvriers et leurs familles, exigeant la justice, la liberté civile et religieuse de la patrie.

La semaine dernière, le 12 octobre, le pape François avait appelé les fidèles à accomplir une ‘révolution culturelle’ en appliquant les 14 œuvres de miséricorde, prévoyant d’en évoquer une à chaque audience. (cath.ch-apic/imedia/ah/mp)

Maurice Page

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