Les pastorales jeunesses romandes sont unanimes: les Journées mondiales de Cracovie portent du fruit. «Les jeunes ont vécu des choses très fortes, résume Paul Salles, responsable de Formule Jeunes à Fribourg. Au-delà de l’ambiance et de l’amitié, ils ont envie de prolonger l’expérience de foi vécue en Pologne, ils souhaitent ne pas ‘lâcher’ le Bon Dieu». Même son de cloche du côté vaudois. «Les jeunes ont maintenu la flamme et les liens d’amitié créés sur place. Ils veulent aujourd’hui la partager», selon Alain Ulrich, de la pastorale d’animation jeunesse du canton de Vaud (PASAJ).
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Les jeunes en sont d’ailleurs les premiers responsables. Et pour maintenir l’expérience vivante, l’application WhatsApp joue un rôle déterminant. «Les jeunes ne nous ont pas attendu pour créer des groupes de discussions», assure Noël Pedreira, assistant pastoral jurassien. Tout y passe: proposition de rejoindre une troupe de théâtre pour le Jura; de se rendre au Comptoir de Martigny pour les Valaisans; de se retrouver pour aller boire un verre du côté de Fribourg. L’amitié est un terreau fertile pour la foi des jeunes.
Dans le même temps, «ils attendent que l’Eglise leur donne des occasions concrètes de rencontres spirituelles», remarque Vicky Avanthay, responsable du comité JMJ romand. Et là, chaque région a sa formule. Le 23 septembre dernier, une septantaine de jeunes Valaisans se sont retrouvés autour de la paroisse de Savièse pour, notamment, approfondir les discours et homélies du pape François à Cracovie. A Lausanne et Genève, tous les dimanches soirs, une messe pour les jeunes est célébrée dans chacune des basiliques. Le service de la pastorale jeunesse jurassien propose via WhatsApp – outil indispensable des pastorales jeunesses aujourd’hui – des événements de son crû, susceptibles d’intéresser les jeunes. Quant aux Fribourgeois, ils ont l’occasion de se retrouver pour animer la messe des jeunes de la paroisse Sainte-Thérèse.
«La difficulté consiste à prolonger l’esprit, la joie et la prière des JMJ dans le quotidien»
Tout n’est pas rose pour autant. «Nous avons senti un certain engouement au début d’année scolaire dans les aumôneries, explique l’abbé David Roduit, aumônier du service diocésain de la jeunesse valaisan. Maintenant les choses se sont un peu calmées». «La difficulté consiste à prolonger l’esprit, la joie et la prière des JMJ dans le quotidien», estime Paul Salles. D’autant que l’expérience spirituelle se confronte parfois à une certaine forme d’indifférence voire de méfiance (lire l’interview d’Alain de Raemy). «Lors des JMJ, les jeunes découvrent l’universalité de l’Eglise, avance l’abbé valaisan Jean-François Luisier, l’âme des DJP. Ils découvrent la communauté des croyants sous un autre jour; ils éprouvent la joie de croire. Certains étaient proches de quitter une pratique parfois imposée par la famille. Après les JMJ, ils retournent à l’église transformés. Si ce qu’ils vivent en paroisse est parfois bien éloigné de l’ambiance festive et priante des JMJ, ils remplissent les bancs vides du souvenir des milliers de personnes rencontrées avec lesquelles elles sont désormais en communion».
Reste que pour affronter ces bancs vides, les jeunes ont besoin de «temps forts». L’offre est vaste dans les différents cantons romands. Elle jalonne la route vers les prochaines JMJ internationales, en 2019, au Panama. Parmi les propositions à venir: deux JMJ locales. Une romande, à Nyon, en mars 2017 et une suisse, à Fribourg, en 2018. De quoi reprendre des forces pour que l’expérience spirituelle polonaise se prolonge jusque dans les heures parfois monotones du quotidien. (cath.ch/pp)
Pierre Pistoletti
Portail catholique suisse
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