Le choix des lieux pour le lancement de la Journée du refus de la misère est symbolique. «Il s’agit de montrer le lien entre culture et extrême pauvreté, et de dire aussi aux familles des quartiers pauvres avec lesquelles nous travaillons, de venir à Dakar, au centre- ville, dans ce lieu culturel, qui leur appartient également», a souligné Daniel Marino, responsable de la délégation de Dakar, dans une interview à cath.ch.
«Sans la solidarité, la confiance, la croyance, l’estime de l’autre, on ne peut pas combattre la pauvreté», ont souligné les jeunes des banlieues, au terme de la manifestation organisée par ATD-Quart monde Sénégal.
En plus du Sénégal, ATD-Quart Monde est présente depuis 26 ans dans six autres pays d’Afrique: Burkina Faso, Cameroun, Côte-d’Ivoire, République centrafricaine, République démocratique du Congo et Tanzanie.
«Partout, pour ATD-Quart monde, la question est toujours: quelle place la personne qui vit dans l’extrême pauvreté peut-elle trouver dans la société», a rappelé Daniel Marino. «Une première action est d’aller rechercher et rencontrer ces personnes qui sont en marge ou laissées pour compte dans la société, en raison de leur trop grande pauvreté», a-t-il poursuivi.
Au Sénégal, l’organisation intervient à Dakar, directement auprès des personnes vulnérables et à travers un réseau de collaborateurs bénévoles qu’elle développe. Elle se refuse à faire des statistiques des personnes vivant dans la misère et l’extrême pauvreté, du fait qu’elle ne veut pas mettre des étiquettes sur ces familles. Elle travaille avec elles sur la base de relations, en gardant à l’esprit qu’elles ont «la vie difficile».
ATD-Quart monde mène une action phare avec les enfants de familles vivants dans l’extrême pauvreté, dénommée «C’est le savoir dans la vie». Elle consiste à faire découvrir et partager des travaux manuels, des livres et des jeux à des enfants de familles touchées par la pauvreté et l’extrême pauvreté. L’une «des forces de cette action» consiste à leur »Nous ne faisons pas de comptabilité avec les êtres humains. Mettre l’étiquette «extrême pauvreté» sur quelqu’un, c’est l’épingler pour qu’il ne bouge plus. Ce n’est pas le but de nos actions», a relevé Daniel Marino. Il rappelle qu’ATD-Quart monde travaille surtout pour la «dignité humaine».
Agir ensemble pour éradiquer la pauvreté, faire entendre la voix des plus démunis: c’est tout le sens de la journée de lutte contre la misère. Une manifestation de mobilisation qui se déroule chaque année le 17 octobre. Elle a été lancée en 1987 par le Père Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde. Reconnue officiellement par les Nations unies en 1992, elle est célébrée aujourd’hui dans le monde entier. (cath.ch/ibc/rv/bh)
Bernard Hallet
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