Elisabeth de la Trinité a choisi «Jésus comme unique époux»

Le pape François procédera le 16 octobre 2016 à sept canonisations au cours de la messe célébrée place Saint-Pierre. Deux Français figurent parmi les futurs saints, dont la carmélite Elisabeth de la Trinité (1880-1906) et le Frère Salomon Leclercq (1745-1792), sur le point de devenir le premier saint martyr de la Révolution française.

«Je me sentis irrésistiblement poussée à choisir Jésus comme unique époux, et sans délai, je me liai à Lui par le vœu de virginité. Nous ne nous dîmes rien, mais nous nous donnâmes l’un à l’autre en nous aimant si fort, que la résolution d’être toute à Lui devint chez moi plus définitive encore», a écrit, à 14 ans, Élisabeth de la Trinité. Elle est née le 18 juillet 1880 dans une famille chrétienne, possède un tempérament turbulent, parfois violent, mais à seulement 8 ans, elle a confié vouloir être religieuse.

Sa mère s’oppose d’abord catégoriquement à sa vocation, mais finit par y consentir. Pour apaiser la situation, Elisabeth entre au Carmel, à Dijon, donc non loin de sa famille, une fois majeure. Elle prononce ses vœux le 11 janvier 1903, et tombe subitement malade au bout de quelques années. Elle endure plusieurs mois d’agonie pendant lesquels elle exprime plus que jamais sa joie d’aimer et de s’offrir. Elle s’éteint le 9 novembre 1906.

Peu après sa mort, ses écrits, poèmes, lettres, journaux, ont été publiés par la supérieure du Carmel et rapidement diffusés. Les tirages atteignent plus de 80’000 exemplaires en 1935. En février 1984, un premier miracle obtenu par son intercession permet sa béatification par Jean-Paul II la même année.

Le second miracle nécessaire à la canonisation concerne une enseignante belge, contrainte d’abandonner sa profession à la fin des années 90, à cause d’une maladie orpheline très douloureuse. Mourante, elle décide de se rendre sur les traces d’Elisabeth de la Trinité, qu’elle prie sans cesse. En 2002, sur le parking du Carmel près de Dijon, les douleurs disparaissent subitement et totalement.

Le premier saint de la Révolution française

Né à Boulogne-sur-Mer le 14 novembre 1745, Salomon Leclercq entre au noviciat à Rouen à 24 ans après avoir vainement tenté de travailler dans le commerce. Il devient secrétaire général du Frère Agathon, supérieur général des Frères des écoles chrétiennes. En 1790, la Constitution civile du clergé donne à l’État le contrôle sur l’Église en France. Les prêtres et les religieux doivent prêter serment de fidélité à la Constitution sous peine d’exil, d’emprisonnement et même de mort. Salomon refuse de se soumettre et continue d’exercer sa mission dans la clandestinité.

Il est finalement arrêté et emprisonné au couvent des Carmes à Paris, le 15 août 1792, avec de nombreux évêques, prêtres et religieux. Le 2 septembre de la même année, la presque-totalité des prisonniers, dont le Frère Salomon, est massacrée à l’épée. Une fois canonisé, il deviendra officiellement le premier saint martyr de la Révolution française.

La Congrégation des causes des saints a publié le 10 mai 2016 un décret reconnaissant un miracle attribué à l’intercession de ce bienheureux originaire de Boulogne-sur-mer (France): la guérison inexpliquée d’une petite fille de la banlieue de Caracas (Vénézuela), mordue par un serpent venimeux. Des religieuses, qui avaient porté la jeune fille à l’hôpital, ont décidé de demander l’intercession du bienheureux dont l’image orne leur chapelle, non loin de laquelle les Frères des écoles chrétiennes ont longtemps eu un important noviciat. (cath.ch/imedia/bh)

Bernard Hallet

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