«Rendons grâce à Dieu parce qu’aujourd’hui, luthériens et catholiques, marchent ensemble sur la voie qui va du conflit vers la communion», a déclaré le pape François. «Nous avons déjà parcouru ensemble une partie importante de cette route», a-t-il ajouté, soulignant la joie que procure «la fraternité retrouvée» malgré la douleur causée par les divisions encore existantes. Il a relevé que la présence aussi nombreuse et enthousiaste de ces pèlerins était un signe évident de cette fraternité.
Après leur avoir demandé de prier pour lui, le pape François a répondu à une série de questions posées par des jeunes. Le pontife a ainsi articulé sa première réponse autour de la figure de saint Paul et de sa notion de la grâce, véritable «carte d’identité» du chrétien, a-t-il expliqué. «Nous sommes choisis, pardonnés et en chemin vers Jésus Christ», a ajouté le pape, notant que ces trois choses sont les caractéristiques qui figurent sur notre carte d’identité. «Nous n’avons pas choisi le Christ, c’est lui qui nous a choisis et ceci est une pure grâce», a-t-il encore affirmé.
Abordant la nécessité de réformer ou non l’Eglise, le pape François a expliqué que «l’Eglise doit être en réforme permanente», comme le préconisaient des théologiens du Moyen-Age. Désignant les saints comme «les plus grands réformateurs», le pontife a précisé que tous ceux qui ont le cœur empli de l’Evangile, «qu’ils soient dans l’Eglise catholique ou réformée (…) ceux-là sont les vrais réformateurs».
Le pape François a enfin répondu à un jeune étudiant en théologie qui lui demandait ce qu’il aimait ou non dans l’Eglise luthérienne: «Ce qui me plaît, ce sont les luthériens qui veulent à tout prix suivre Jésus-Christ. Ce qui ne me plaît pas, ce sont les catholiques tièdes et les luthériens tièdes». Le pape a ainsi pointé cette contradiction que représentent ceux qui se disent chrétiens, mais qui s’opposent aux réfugiés ou aux autres religions. «La maladie, le péché, que Jésus condamne le plus est l’hypocrisie», a-t-il en outre déclaré.
«Moi aussi je veux poser une question», a conclu le successeur de Pierre. «Qui sont les meilleurs, les catholiques ou les évangéliques?», a-t-il plaisanté. Après un éclat de rire général, le pape a finalement répondu: «Tous ensemble nous sommes les meilleurs !».
Evoquant son voyage prochain en Suède, le 31 octobre, et la commémoration des 500 ans du luthéranisme, le pape expliqué qu’une raison essentielle de cette commémoration sera de «tourner nos regards vers l’avenir», en vue d’un témoignage chrétien commun au monde d’aujourd’hui «qui a tant soif de Dieu et de sa miséricorde». Le pontife a ainsi insisté sur la nécessité de rendre visible cette miséricorde, encourageant les jeunes luthériens à en être les témoins.
Dans un document commun publié en vue du voyage du pape François en Suède le 31 octobre 2016, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, et le pasteur Martin Junge, secrétaire général de la Fédération luthérienne mondiale (FLM), appellent à aller de l’avant et à maintenir le dialogue. Car, selon les deux hommes, rien n’empêche le témoignage commun de la joie, de la beauté et du pouvoir transformateur de la foi, au service des pauvres. Le cardinal Koch se rendra par ailleurs le 14 octobre dans le Piémont (Italie), pour rencontrer l’Eglise évangélique vaudoise. (cath.ch-apic/imedia/ah/be)
Jacques Berset
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