Sénégal: Une majorité des jeunes «méfiants» face à la radicalisation religieuse

Une grande majorité des jeunes de 18 à 35 ans, des quartiers populaires de Dakar, au Sénégal,  restent ‘méfiants’ face à la radicalisation religieuse. Ils se disent toujours ‘proches’  des confréries musulmanes du pays.

Selon une enquête sur les facteurs de radicalisation religieuse des jeunes menée par un observatoire local (www.timbuktu-institute.org) et publiée lundi 10 octobre 2016 à Dakar, 90,3% des jeunes ont déclaré n’avoir pas l’intention de s’engager dans un groupe défendant un islam «radical». Un tiers ont répondu qu’ils ne fréquenteraient plus une mosquée où ils assisteraient à «un prêche virulent».  Et un cinquième ont indiqué qu’ils en avertiraient les autorités. L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 400 jeunes.

Pauvreté et chômage font le lit du terrorisme

Malgré la montée des mouvements réformistes et une perception négative des confréries musulmanes dominantes dans le pays, l’enquête a démontré qu’elles sont toujours écoutées par la jeunesse, qui,  en revanche, considère l’Etat comme «défaillant» dans sa lutte contre le terrorisme. Interrogés sur les causes du radicalisme religieux, près de la moitié des jeunes  ont estimé que la pauvreté et le chômage font le lit du terrorisme.

En conclusion, l’Institut a proposé à l’Etat du Sénégal de compléter les solutions purement sécuritaires qui n’ont jamais permis de régler la question du terrorisme. Il a souligné l’urgence, de lutter contre le chômage des jeunes et de proposer un modèle de société plus égalitaire. Il a aussi plaidé en faveur  d’une solution au problème de la dualité du système éducatif sénégalais, par une égalité des chances entre jeunes sénégalais ayant suivi un  enseignement français et ceux issus de l’enseignement en arabe. (cath.ch-apic/ibc/mp)

Maurice Page

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