Ce message passe notamment à travers la vie de cette jeune femme, qui de nature «colérique» et «intransigeante», changea profondément après avoir vécu «la forte expérience de l’amour de Dieu». La carmélite, gravement malade à 26 ans, alla même jusqu’à déclarer sur son lit de mort: «J’expérimente des joies inconnues: les joies de la douleur… Avant de mourir je rêve d’être transformée en Jésus crucifié», rapporte encore le quotidien du Vatican.
Sept nouveaux saints seront élevés le même jour à la gloire des autels, un mois avant la fin du Jubilé de la Miséricorde. Le pape François célébrera leur messe de canonisation le 16 octobre. Parmi les sept nouveaux saints figurent deux Français: le frère Salomon Leclercq (1745-1792), martyr de la Révolution française, et la carmélite Elisabeth de la Trinité (1880-1906), née Elisabeth Catez à Farges-en-Septaine, près de Bourges, avant que sa famille ne s’installe à Auxonne puis à Dijon.
L’église Saint-Michel de Dijon abrite, dans une petite chapelle votive, les reliques d’Elisabeth de la Trinité. C’est le lieu de mémoire le plus important du vivant d’Elisabeth, puisque c’était sa paroisse. Entrée au Carmel de Dijon le 2 août 1901, souffrant de la maladie d’Addison, une insuffisance surrénalienne, elle décédera le 9 novembre 1906, à l’âge de 26 ans.
Le carmel de Dijon, au boulevard Carnot – transféré en mars 1979 sur une colline à 13 kms de Dijon, non loin du village de Flavignerot – se réjouit de la grâce de vivre de la présence d’Elisabeth de la Trinité. C’est dans ce nouveau carmel que les pèlerins viennent se recueillir, dans sa cellule reconstituée où sont gardés ses objets personnels: écritoire, crucifix de profession, corbeille de couture, lettres, poèmes, journal et notes intimes, traités spirituels, etc.
En cette année de canonisation, le carmel de Flavignerot et la paroisse Saint-Michel de Dijon ont beaucoup œuvré à la diffusion de son message. Avec la paroisse Notre-Dame de Dijon, une démarche autour de «Elisabeth et la Miséricorde» a été initiée dans le parcours du Jubilé de la Miséricorde. Des panneaux informatifs conduisent à la chapelle des reliques. Cet espace lui-même sera complètement réaménagé avec l’installation solennelle d’une nouvelle châsse et la disposition d’une statue en bronze signée de l’artiste Fleur Nabert, peut-on lire sur le site de la Conférence des évêques de France.
Un livret proposant un circuit «Sur les pas d’Elisabeth à Dijon» a également été édité. Car si la maison et le carmel où elle a vécu ont été rasés, restent le cadre, les maisons de ses amies et les lieux où elle a prié. Depuis 2009, Véronique Menvielle, qui a travaillé avec des connaisseurs et un parent d’Elisabeth ainsi qu’à partir d’archives, les fait visiter pour retrouver «l’enfant, la jeune fille boute-en-train de la Belle Epoque puis la carmélite fascinée par Dieu». Elisabeth de la Trinité a été béatifiée en 1984 par le pape Jean Paul II. (cath.ch-apic/imedia/cef/be)
Jacques Berset
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