Érudit et ancien chanoine, Érasme se montre réservé à l’égard des images et doute de leur utilité pour la pratique religieuse. Ce scepticisme profond constitue le point de départ de l’exposition qui propose d’en explorer les raisons à l’aide d’oeuvres originales (et de reproductions) et à la lumière du statu quo remis en cause par les humanistes et les réformateurs. Le visiteur est ainsi invité à suivre, dans l’ordre chronologique, les épisodes de la vie de Jésus, de l’Annonciation à la mort et à la Résurrection, et au-delà, en confrontant les versions de différents artistes, tels que Hans Baldung Grien, Niklaus Manuel Deutsch, Hans Holbein le Jeune, ou encore Matthias Grünewald.
La richesse et la diversité de la collection de Bâle, dont proviennent la plupart des oeuvres exposées, permettent de saisir le contexte de l’époque sous l’angle de l’histoire de l’Église et de la piété, assure le Kunstmuseum sur son site internet.
Des pièces témoignant du sentiment de piété seront exceptionnellement présentées au public: le Kunstmuseum possède ainsi l’une des plus anciennes représentations de l’apparition du Christ au berger Hermann Leicht. L’exposition, à voir jusqu’au 8 janvier 2017, propose également de se pencher sur les circonstances de la réalisation du Christ mort au tombeau de Hans Holbein le Jeune. Pièce maîtresse de l’exposition, ce tableau est le résultat d’une quête passionnée pour atteindre un degré élevé d’authenticité, à l’aide de méthodes s’apparentant à celles de l’archéologie,même si celle-ci ne s’établira que plus tard comme discipline scientifique.
À l’occasion des 500 ans de la parution de la traduction du Nouveau Testament d’Erasme, la ville de Bâle organise plusieurs expositions et manifestations, explique le Kunstmuseum. Dans le cadre de l’exposition, un cycle de conférences présentées en allemand dans l’exposition réunit des spécialistes et des représentants ecclésiastiques. (cath.ch-apic/com/rz)
Raphaël Zbinden
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