Suite à cette annonce transmise par la Congrégation des causes des saints, Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, a annoncé, le 2 octobre 2016, jour de la réouverture de l’église Saint-Etienne-du-Rouvray, en Seine-Maritime, «la préparer sans délai». Une procédure qui comporte quelques étapes.
Une béatification n’aboutit qu’après un procès préparatoire, sur initiative de l’évêque responsable du diocèse où est décédé le «candidat». Selon les Normes sur l’administration des biens des Causes de béatification et canonisation établies par Congrégation des causes des saints, les évêques doivent attendre cinq ans après la mort de la personne concernée, afin que l’émotion n’entre pas en ligne de compte.
Pour remplir les conditions, celui qui fait l’objet de la demande doit avoir été tué en «haine de la foi» (martyr) ou avoir porté à un haut degré l’exercice des vertus chrétiennes (héroïcité des vertus). Si l’évêque conclut à l’une ou l’autre de ces conditions, après un premier examen basé sur la vie du potentiel bienheureux et de témoignages, la cause est alors transmise à la Congrégation des causes des saints, à Rome.
A Rome, sur la base de l’enquête diocésaine, un rapporteur établit un nouveau dossier. Lequel est soumis à des historiens, puis à une commission de théologiens pour enfin être remis aux cardinaux et évêques de la Congrégation pour les causes des saints. Ces derniers peuvent alors se prononcer sur le martyre ou l’héroïcité des vertus. Un décret est alors soumis à l’approbation du pape.
En cas de reconnaissance du martyre, la béatification peut aussitôt être acquise car aucun miracle n’est exigé. En revanche, un miracle est indispensable pour que les vertus héroïques soient reconnues. La reconnaissance du miracle intervient après une enquête diocésaine suivie d’un procès romain, au cours desquels des experts médicaux (en cas de guérison) ou scientifiques statuent sur le miracle. Si ce dernier est reconnu, la béatification est alors prononcée.
Un souverain pontife peut accorder la dispense des 5 ans d’attente prévus après le décès. Ce fut le cas pour Mère Teresa (1910-1997) dont le procès a été ouvert deux ans après sa mort après une dispense du pape Jean Paul II (1978-2005). Et ce fut aussi le cas pour ce dernier, dont le procès en béatification a commencé 81 jours après sa mort. Pour justifier le recours à une dispense dans le cas du Père Hamel, le pape François a souligné qu’il ne fallait «pas perdre les témoignages». Une déclaration faite dans l’avion qui le ramenait d’Azerbaïdjan au Vatican le 2 octobre. (cath.ch-apic/imedia/mfa/be)
Jacques Berset
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