Peu d’événements historiques ont entraîné autant de changements à l’échelle de l’Europe tout entière que la Réforme, note la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) sur son site «R – 500 ans de la Réforme«.
Le séisme social parti il y a 500 ans de l’église du château de Wittenberg (c’est sur ses portes qu’en 1517, selon la tradition, aurait eu lieu l’affichage par Martin Luther des thèses contre les indulgences), de Zurich, de Genève et de nombreux autres endroits, a profondément changé les relations au sein de l’Europe. Depuis l’Europe, ce mouvement a rayonné vers d’autres continents où il a influencé diverses cultures et régions.
Novembre 2016 marquera le lancement du Parcours européen des cités de la Réforme. En mai 2017, celui-ci s’achèvera en Allemagne, à Wittenberg, où il se muera en une exposition mondiale de la Réforme. Parmi les étapes du parcours figurent notamment Rome, Augsbourg, Worms, le château de la Wartburg (Martin Luther y trouva refuge de mai 1521 à mars 1522), mais aussi des villes aux Pays-Bas, en Hongrie, en Slovénie et en Irlande.
Le camion du Parcours européen des cités de la Réforme reliera 68 villes d’Europe entre le 3 novembre 2016 et le 20 mai 2017. Les cités suisses de la Réforme pourront être découvertes à l’aide d’une application pour iOS et Android à partir de novembre 2016.
Dix villes suisses portent le label «Cité européenne de la Réforme» de la Communion d’Eglises protestantes en Europe CEPE. Ce projet de partenariat entre Eglises et cités européennes mené à l’occasion du jubilé des 500 ans de la Réforme vise à favoriser des échanges fructueux entre l’art, la culture et la spiritualité. Il invite à de passionnantes découvertes historiques, et soutient le tourisme dans les villes de la Réforme.
Le 31 octobre 2017 est une date symbolique. Le fameux affichage des thèses contre les indulgences en 1517 est compris comme le déclencheur symbolique de la Réforme. Personne n’a «fait» la Réforme, ni ne l’a voulue ou provoquée, elle est le fruit de l’histoire et des interactions des acteurs et des intérêts politico-religieux de l’époque, note la FEPS.
«Les Réformateurs ont jeté un regard neuf sur le cœur de l’Evangile: Dieu n’est pas à vendre ni à acheter, il est amour et rend l’être humain juste par sa seule volonté. Cette redécouverte fondamentale a changé l’Eglise, la Suisse, l’Europe, voire le monde. 500 ans après, c’est l’occasion pour l’Eglise d’aujourd’hui de se poser la question de ce en quoi elle croit et de ce qui fait le cœur de l’Evangile, pour elle et pour le monde», souligne la Fédération des Eglises protestantes de Suisse, qui relève que l’Eglise et le monde d’aujourd’hui n’ont plus grand-chose en commun avec le 16ème siècle, si ce n’est certains bâtiments.
La Réforme a provoqué une série de changements dans l’Eglise, les Etats et la société. Le fait qu’elle se soit imposée et répandue avec une telle rapidité ne s’explique que si l’on garde présent à l’esprit l’impact profond qu’ont eu les idées réformatrices sur les problèmes d’orientation et les peurs largement répandus de l’époque.
«Commémorer aujourd’hui la Réforme à la hauteur du niveau de l’époque doit par conséquent, pour la FEPS, signifier réfléchir au potentiel de libération de la pensée réformatrice pour les questions d’aujourd’hui. Le but se doit d’être au clair sur les questions d’orientation et les peurs actuelles et se demander comment le message libérateur et convaincant de la foi chrétienne pourrait se dire dans ces circonstances».
A l’occasion des 500 ans de la Réforme, la Fédération des Eglises protestantes de Suisse veut ainsi actualiser les découvertes de la Réforme pour aujourd’hui et renforcer le témoignage chrétien des Eglises protestantes. Elle souhaite encore promouvoir l’unité du protestantisme réformé suisse et valoriser la richesse de sa diversité, notamment promouvoir une éthique du don et de la solidarité. (cath.ch-apic/com/feps/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse
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