Le Zimbabwe fait partie du groupe de pays de l’Afrique de l’Ouest affectés par le phénomène climatique El Niño, qui a mené à des situations météorologiques inhabituelles. 21 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire. Le Zimbabwe doit combler un manque de 380’000 de tonnes de maïs.
L’insécurité alimentaire s’est aggravée dans les zones rurales du Zimbabwe, suite aux mauvaises récoltes de mars et avril. Novembre, décembre et janvier 2017 promettent d’être pires. Les stocks seront déjà épuisés et certaines personnes devront survivre en se nourrissant de fruits sauvages, de rongeurs et de l’aide alimentaire.
«La pluviosité excessivement faible est l’une des plus graves depuis 35 ans», a indiqué l’organisation humanitaire catholique sur son site internet. Dans les parties les plus durement touchées du pays, jusqu’aux deux tiers des foyers souffrent de la faim.
«Les conditions de vie des familles vivant en milieu rural se sont aggravées, suite à la baisse des réserves d’eau dans les principaux lacs de retenue», déplore l’organisation. Le chômage accentue l’état de détresse de ces populations. S’ajoute à cette situation la faiblesse des envois de fonds par les migrants vivant dans les pays limitrophes, également touchés par El Niño ou par une faible croissance économique.
L’appel de fonds de Caritas vise à soutenir un programme de nutrition scolaire et de transfert de fonds via des téléphones portables pour les familles rurales vulnérables. »Seules quelques enclaves ont des récoltes. Partout ailleurs, il n’y a rien du tout», a déclaré Mgr José Alberto Serrano, évêque de Hwange, à l’Ouest, l’une des zones les plus durement touchées par la famine. «Si vous ne croyez pas aux miracles, venez au Zimbabwe. Sans ça, il est difficile de savoir comment les gens font pour survivre», a-t-il ajouté, dans des propos rapportés par Caritas.
Pour survivre, les familles pauvres ont recours à la migration, la prostitution, l’exploitation minière illégale et la vente de biens domestiques, tels que leurs animaux. Le gouvernement a lancé un appel à l’aide internationale plus tôt cette année, mais il n’a reçu que la moitié des financements nécessaires.
Caritas Internationalis a elle aussi lancé un appel de 1,4 million de francs pour le Zimbabwe, mais ce programme n’est pour l’heure financé qu’à 42%. «Sans aide internationale, la situation s’aggravera», a averti Mgr Serrano.
Dans le diocèse de Hwange, Caritas fait en sorte de fournir un repas quotidien à 4’800 étudiants répartis dans sept écoles. «Notre plus grand défi, consiste à trouver les fonds nécessaires. Les sept écoles que nous soutenons ont beaucoup de chance. Les besoins sont bien plus grands», a souligné Edmond Sibanda, de la Caritas diocésaine locale.
A Gokwe, une autre région durement touchée par la sécheresse, située au centre du pays, Caritas planifiait d’aider localement 7’000 des 21’000 personnes dans le besoin, avec des transferts de fonds, pour couvrir leurs besoins en nourriture pendant un mois. «Or, avec ce dont nous disposons, nous ne pouvons y atteindre que 300 personnes», a fait remarquer un membre de Caritas dans la région.
Dans ce contexte, Caritas a lancé un appel de fonds supplémentaire de 680’000 francs. Ces financements lui permettront de mener un programme d’urgence pour les 22’000 personnes qui en ont le plus besoin. (cath.ch-apic/ibc/bh)
Bernard Hallet
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